L’Algérie signe avec 50 pays le Traité d’interdiction des Armes Nucléaires
DIA-20 septembre 2017: Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a signé, mercredi à New York, le Traité d’interdiction des armes nucléaires, lors d’une cérémonie officielle organisée à cet effet par le Secrétaire général de l’ONU, en présence de plusieurs Chefs d’Etats, de Gouvernements et de ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’ONU, indique un communiqué du ministère.
« Par cette signature, l’Algérie réaffirme, encore une fois, son attachement à faire du désarmement nucléaire une priorité absolue au plan international, et à l’objectif de l’édification d’un monde plus sûr pour tous, pour instaurer la paix et la sécurité dans un monde exempt de ces armes. Elle réaffirme également son attachement au Traité de Pelindaba, érigeant l’Afrique en zone exempte d’armes nucléaires, et à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient, conformément aux résolutions internationales pertinentes à ce sujet », précise la même source.
Ce Traité vise à renforcer le régime international actuel de désarmement nucléaire par l’instauration, dans une première étape, d’une nouvelle norme juridique internationale rendant les armes nucléaires interdites, et dans une seconde étape, les éliminer complètement
Le ministère des Affaires étrangères rappelle que « l’Algérie a participé à la négociation et à l’adoption de ce nouveau Traité », qui constitue la contribution la plus importante dans l’histoire des efforts internationaux sur le désarmement nucléaire, engagés depuis la première session extraordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU de 1978, qui a été consacrée au désarmement.
Ce Traité vise à renforcer le régime international actuel de désarmement nucléaire par l’instauration, dans une première étape, d’une nouvelle norme juridique internationale rendant les armes nucléaires interdites, et dans une seconde étape, les éliminer complètement.
Ce Traité a été négocié lors de la Conférence des Nations Unies pour la négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète. Cette Conférence historique a été convoquée par une résolution onusienne adoptée en décembre 2016, sous la présidence algérienne de la première Commission de l’Assemblée Générale, chargée du désarmement et de la sécurité internationale.
Plus de 50 pays, défiant les Grands, signent un traité interdisant l’arme nucléaire
Une cinquantaine de pays, ont lancé mercredi à l’ONU la signature d’un traité bannissant l’arme atomique, malgré le boycott des puissances nucléaires qui invoquent la menace nord-coréenne pour dénoncer la naïveté du texte.
Le traité, élaboré en quelques mois, a été adopté en juillet par 122 pays. Il entrera en vigueur dès lors qu’il aura été ratifié par 50 d’entre eux, ce qui pourrait prendre des mois.
Même s’il n’aura aucun impact sur les quelque 15.000 têtes nucléaires actuellement stockées dans le monde, le traité marque « une étape importante vers l’objectif universel d’un monde sans armes nucléaires », a affirmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la cérémonie de signature en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, en soulignant « l’inquiétude croissante » face au risque posé par ces armes.
Mais il a reconnu que « la route serait difficile » pour arriver à leur élimination, et qu’elle nécessiterait « dialogue et construction de passerelles ».
Car si les défenseurs du traité qualifiaient mercredi la signature de « journée historique », les neuf puissances nucléaires – Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Pakistan, Israël, France, Royaume-Uni, Corée du Nord – ont refusé jusqu’ici d’entendre parler d’un texte dont la gestation a coïncidé avec la montée de la crise nord-coréenne.
Une crise qui a fait dire aux Etats-Unis, à la France et au Royaume-Uni, que les partisans du traité faisaient dans la naïveté face à la gravité de la menace venue de Pyongyang.
Les trois puissances nucléaires occidentales ont même catégoriquement rejeté l’idée de rejoindre a posteriori les signataires du texte, parmi lesquels figurent uniquement deux pays de l’Union européenne, l’Irlande et l’Autriche.
On est loin du discours de l’ex-président américain Barack Obama, qui laissait espérer en 2009 « un engagement de l’Amérique pour la paix et la sécurité d’un monde sans armes nucléaires ».
– Levée de boucliers –
Même le Japon, seul pays à avoir subi une attaque atomique en 1945, a boycotté les pourparlers d’élaboration du traité.
La menace venue de Corée du Nord a d’ailleurs contribué à rouvrir le débat sur le déploiement d’armes nucléaires américaines dans l’archipel nippon, qui a pourtant renoncé à tout déploiement nucléaire depuis 1971.
Mais malgré cette levée de boucliers, le texte pose pour la première fois l’interdiction de développer, stocker ou menacer d’utiliser l’arme nucléaire.
L’une des principales motivations des artisans de ce texte est en effet d’accentuer la pression sur les grandes puissances pour qu’elles reprennent les négociations sur le désarmement, en panne depuis des années.
Les défenseurs du texte font valoir notamment qu’en présentant l’arme atomique comme indispensable pour leur sécurité dans le contexte tendu actuel, les puissances nucléaires donnent du grain à moudre aux pays qui se sentent vulnérables faute de détenir cette arme. Affaiblissant d’autant le Traité de non prolifération (TNP), qui vise depuis 1968 à empêcher la diffusion de ces armes.
L’autre grande motivation est de ne plus jamais avoir à faire face aux « conséquences humanitaires catastrophiques » d’une conflagration atomique, a expliqué Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge.
Synthèse APS/AFP