L’avant-projet de lois sur la déchéance de la nationalité algérienne retiré
DIA-05 avril 2021: Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a corrigé son ministre de la Justice en décidant de retirer carrément l’avant-projet de loi portant déchéance de la nationalité algérienne pour tout algérien qui commet des actes portant atteinte à la sécurité et à l’unité nationales. Il a expliqué ce retrait par « l’interprétation erronée » de ce texte.
La décision du retrait de ce texte, présenté en réunion du Gouvernement, intervient suite à « l’interprétation erronée » qui en a été donné, a expliqué le Chef de l’Etat, rappelant que « la double nationalité ou la pluri-nationalité n’est pas un crime et nous respectons cela car supposé apporter du plus au pays d’origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme ».
« Cette procédure concernait uniquement la question de l’atteinte à la sécurité de l’Etat que nous défendrons d’une manière ou d’une autre », a poursuivi le Président Tebboune.
Pour rappel, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux avait présenté, le 04 mars écoulé, lors d’une réunion du Gouvernement, un avant-projet de loi qui prévoit la mise en place d’une procédure de déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine qui sera applicable à tout algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale.
Ce texte dont le Président Tebboune a confirmé « la suspension de son processus », est intervenu pour modifier et compléter l’ordonnance n 70-86 du 15/12/1970 portant code de la nationalité algérienne, pour s’appliquer à « celui qui active ou adhère à une organisation terroriste ainsi que celui qui la finance ou qui en fait l’apologie ».
Ce dispositif concerne également « toute personne qui collabore avec un Etat ennemi ».
En outre, les dispositions prévues « demeurent conformes aux conventions internationales en la matière et garantissent le droit au recours ».
Pur rappel, cet avant-projet avait suscité de vives réactions de la part de plusieurs activistes et associations des droits de l’homme en Algérie. Le chef de l’Etat a ainsi corrigé son ministre de la Justice, d’autant plus que l’interprétation erronée de cet avant-projet de loi avait donné de la matière à ceux qui s’attaquent à l’Algérie.
Amir Hani