DIA- 12 janvier 2024: Les prix du brut bondissaient vendredi, le Brent dépassant les 80 dollars, à la suite des bombardements américains et britanniques contre les rebelles Houthis au Yémen, le marché interprétant ces frappes comme une escalade du conflit au Moyen-Orient et craignant des ruptures d’approvisionnement.

Vers 13h50, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 3,46%, à 80,10 dollars, dépassant le seuil des 80 dollars le baril pour la première fois depuis fin décembre.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 3,57%, à 74,59 dollars. Les deux références mondiales de l’or noir ont même brièvement bondi de plus de 4%.

Les prix du pétrole grimpent « à la suite de l’attaque des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre plus de 60 cibles rebelles houthies au Yémen », commente Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont en effet mené dans la nuit des frappes aériennes contre les rebelles Houthis au Yémen qui multiplient depuis des semaines les attaques contre le trafic maritime en mer Rouge en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza, territoire ravagé par la guerre entre Israël et le Hamas.

Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés parmi lesquels l’Australie, le Canada et Bahreïn ont souligné que l’opération, menée dans un contexte de forte tension régionale, visait à la « désescalade » et à « restaurer la stabilité en mer Rouge ».

Ils « espèrent que ces attaques mettront fin aux tirs de roquettes et de drones effectués par les Houthis », poursuit M. Schieldrop, ce qui permettrait ainsi que le pétrole soit acheminé normalement par la mer Rouge, et ferait baisser les prix du brut.

Mais le marché semble au contraire interpréter ces attaques « plutôt comme une escalade avec des représailles probables de la part de l’Iran et de ses alliés », souligne l’analyste. « La température monte dans la région. »

« La route de la mer Rouge, qui mène au canal de Suez, est traversée par les principales voies de navigation entre l’Asie et l’Occident et constitue la principale route d’exportation du pétrole du Golfe », explique Ricardo Evangelista, analyste à ActivTrades.

Les risques liés l’approvisionnement mondial en or noir refont ainsi surface « alors que l’un des canaux d’approvisionnement en pétrole les plus critiques vers l’Occident est menacé », ajoute-t-il.

D’après Seb, si la situation empire et que les navires pétroliers se trouvent obligés d’éviter la mer Rouge en contournant l’Afrique, 40 à 80 millions de barils de pétrole supplémentaires seraient alors probablement bloqués en transit.

afp/fr