Le magazine Historia prépare un dossier spécial sur la conquête de l'Algérie 1830-1903 - DIA
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Le magazine Historia prépare un dossier spécial sur la conquête de l’Algérie 1830-1903

DIA-06 mars 2021: Le magazine français Historia annonce la parution de son prochain mensuel pour le jeudi 18 mars 2021 avec un dossier sur l’Algérie. Ce prochain numéro s’intitule « 1830 – 1902 : La conquête de l’Algérie, ces vérités qui dérangent » où l’émir Abdelkader et le général Bugeaud se font face. Au sommaire du magazine un entretien avec Benjamin Stora, une interview d’un membre de la rédaction et des contributions de Tramor Quemener et Jean-Pierre Guéno.

DIA vous publiera en exclusivité une vidéo de Benjamin Stora consacrée à ce dossier. 

1 Comment

  • Mellah hocine
    6 mars 2021 16:56

    En effet une histoire qui dérange des deux côtés de la méditerranée. Les causes de l’expédition punitive des français sur la régence d’Alger sont connues de tous , mais le trouble survint après le débarquement. Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch. Pendant ce temps, la flotte bombarde les défenses de la ville, en particulier la citadelle de Fort-l’Empereur, ainsi nommée en souvenir de Charles Quint !
    Le dey capitule enfin le 5 juillet,une date bien plus symbolique pour les Algeriens, après plusieurs jours de difficiles combats contre les troupes turques qui font 415 tués et 2160 blessés dans le corps expéditionnaire. 48 millions de francs prélevés dans son trésor permettent de couvrir les frais de l’expédition. Les soldats français se livrent quant à eux à une mise à sac de la ville qui ternit leur victoire.
    La conquête de l’Algérie ne s’est pas effectuée, comme on pourrait le croire, progressivement du Nord au Sud, par tranches successives partant du littoral et finissant aux confins sahariens. Tout au contraire, les régions méridionales, Hauts-Plateaux et zone saharienne, on été plus facilement conquises et les premières « pacifiées » ; c’est la région la plus proche du littoral, La grande Kabylie, qui borde la mer, et qui est à moins de cent kilomètres d’Alger, ne sera occupée pour la première fois qu’en 1857, et définitivement qu’après 1871, alors que les oasis de Biskra et de Laghouat, en bordure du Sahara, à 400 kilomètres de la mer, seront conquis, la première fois dès 1844, et la seconde définitivement, en 1852.
    Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud qui devait finir maréchal de France, fit à peu près toute sa carrière en Algérie : il y était arrivé lieutenant en 1837, il en partit général de division en 1851. Durant ces quinze années, il ne cessa d’être en colonne, tantôt à l’ouest, tantôt à l’est ; pendant tout ce temps il écrivit régulièrement à son frère, le tenant presque jour par jour au courant de ses faits et gestes. Si ce témoignage est décisif, il est loin d’être unique, de nombreux officiers d’Afrique ayant reporté les évènements de manière similaire. Ces lettres ont été publiées.
    – On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres.
    – Le lendemain , je descendais à Haimda, je brûlais tout sur mon passage et détruisais ce beau village…Il était deux heures, le gouverneur (Bugeaud) était parti. Les feux qui brûlaient encore dans la montagne, m’indiquaient la marche de la colonne. »
    – Des tas de cadavres pressés les uns contre les autres et morts gelés pendant la nuit ! C’était la malheureuse population des Beni-Naâsseur, c’étaient ceux dont je brûlais les villages, les gourbis et que je chassais devant moi.  »
    – J’ai brûlé plus de dix villages magnifiques. »
    – J’ai laissé sur mon passage un vaste incendie. Tous les villages, environ deux cents, ont été brûlés, tous les jardins saccagés, les oliviers coupés. »
    – Nous nous sommes établis au centre du pays…brûlant, tuant, saccageant tout… Quelques tribus pourtant résistent encore, mais nous les traquons de tous côtés, pour leur prendre leurs femmes, leurs enfants, leurs bestiaux. » (
    – Abd el Kader, le 14 mai 1842, nous a renvoyé sans condition, sans échange, tous nos prisonniers. Il leur a dit : « Je n’ai plus de quoi vous nourrir, je ne veux pas vous tuer, je vous renvoie ». Le trait est beau pour un barbare »
    – Mais ceux dont l’attitude marqua l’antithèse la plus frappante avec la manière dont la bourgeoisie comprend la guerre, furent les Kabyles. Ils sont des guerriers. Ils sont traditionnellement habitués à se battre pour l’honneur, non pour le butin ou la conquête. Lorsqu’un dommage avait été causé à un habitant d’un village par un habitant d’un autre village, on vengeait l’honneur par un combat, mais combat qui ne se terminait jamais par l’expropriation des vaincus. De telles guerres étaient donc aussi différentes d’une expédition coloniale que d’un duel l’est d’un assassinat. Ces guerres, dès lors, étaient soumises, tout comme l’est le duel, à des règles, à un véritable Code d’honneur. Ce code, les Kabyles continuèrent à l’appliquer, même contre leurs envahisseurs.
    En conclusion, la conquête de l’Algérie fut un des épisodes les plus sanglants et les plus déshonorant de l’Histoire française, entre massacres, mensonges, trahisons, l’armée française s’est illustré comme non pas comme l’une des armées les plus « puissantes » du monde, mais bien comme l’une des plus meurtrières. Soumise aux intérêts de la bourgeoisie française, l’armée a été le bras zélé de l’impérialisme parisien. La violence qui s’est inscrit dès l’origine dans la politique coloniale en Algérie fut l’une des causes des atrocités commis durant toute la période coloniale en Algérie, et spécialement durant les « évènements » d’Algérie lors de sa décolonisation.

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