Le Président Tebboune dévoile sa feuille de route à l’occasion de son 1er Conseil des ministres
DIA-06 janvier 2020: Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dévoilé sa feuille de route à l’occasion de la première réunion du Conseil des ministres qui s’est déroulée sous sa présidence.
A travers sa feuille de route, le chef de l’Etat entend s’inscrire dans le sillage du Hirak en instruisant les ministres à rester à l’écoute des citoyens. Le Président de la République considère que les changements profonds auxquels aspirent les citoyens commencent par la révision de la Constitution.
Révision du système de gouvernance
Le Président Tebboune a ainsi affirmé que « l’édification de l’Algérie à laquelle aspirent les citoyens et citoyennes implique la reconsidération du système de gouvernance à travers un profond amendement de la Constitution, pierre angulaire de l’édification de la nouvelle République, ainsi que certains textes de loi importants, à l’instar de la loi organique relative au régime électoral ».
A ce propos, le chef de l’Etat a mis en avant l’importance de « la moralisation de la vie politique à travers la consécration de la séparation de l’argent et de la politique outre la lutte contre la médiocrité dans la gestion », soulignant que « la nouvelle République doit focaliser sur l’instauration de l’Etat de droit qui garantit l’indépendance de la justice et la promotion de la véritable démocratie participative, favorisant l’épanouissement social et politique ».
Il a en outre instruit les membres du gouvernement de rester à l’écoute « des préoccupations et besoins des citoyens en adoptant le dialogue et la concertation ».
Ceci ne saurait être atteint qu’en faisant montre « du comportement exemplaire requis et de la profonde foi en le devoir de préservation du denier public, la lutte contre les comportements bureaucratiques et le respect des engagements de l’Etat », a soutenu le chef de l’Etat, précisant qu’il s’agit de « redresser la situation générale du pays à travers le rétablissement de l’autorité de l’Etat et le recouvrement de la confiance des citoyens ».
Pour une économie diversifiée affranchie des entraves bureaucratiques
Au plan économique, le Président a évoqué «l’impératif d’appliquer un modèle économique solide basé sur la diversification et affranchi des entraves bureaucratiques». Ce modèle économique doit générer la richesse et absorber le chômage, à même de garantir la sécurité alimentaire « .
Il s’agit d’un modèle devant permettre de libérer l’économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures, essentiellement à travers l’encouragement des énergies alternatives et renouvelables avec pour objectif l’exportation.
Dans ses orientations aux membres du gouvernement, le chef de l’Etat a souligné « la nécessité d’un plan d’urgence pour le développement de l’agriculture, notamment saharienne, de l’industrie agroalimentaire et de la pêche outre la relance du secteur du tourisme, tous sources de richesse pour peu que l’appui nécessaire leur soit accordé ».
Il a aussi insisté sur « l’impératif d’une réforme profonde de notre système fiscal avec tout ce qui en découle en termes de réglementation des incitations fiscales au profit des entreprises, notamment des start-up et PME, en veillant à l’allègement de l’imposition des entreprises génératrices d’emplois ».
Hisser le niveau de vie du citoyen algérien
Au volet social, il a souligné l’impératif de hisser le niveau de vie du citoyen algérien. « L’Etat sera aux côtés des classes moyenne et vulnérable de la société pour leur offrir une vie digne et augmenter le pouvoir d’achat de tous les citoyens, avec suppression de l’imposition des faibles revenus », a-t-il soutenu.
Le chef de l’Etat a mis en avant également la nécessité d’un plan sanitaire intégré garantissant les soins adéquats aux citoyens avec l’examen de la manière d’augmenter la part du secteur de la santé dans le produit intérieur brut (PIB) en vue de construire des Centres hospitaliers et de nouveaux Centres hospitalo-universitaires répondant aux standards internationaux et d’améliorer les infrastructures existantes.
Il a insisté sur l’importance d’établir un lien entre l’université et le monde du travail à travers la création de pôles d’excellence universitaires.
Concernant le système éducatif, le chef de l’Etat a souligné l’impérative révision du volet pédagogique avec un allègement des programmes scolaires, tout en accordant une place importante aux activités sportives et culturelles.
Au volet culturel, le président de la République a estimé nécessaire de dédier aux artistes des espaces à même de valoriser la profession et promouvoir son rôle, en veillant au développement de l’industrie cinématographique qui favorise l’émergence des talents.
Il s’agit également d’engager une réflexion sur la possibilité de promouvoir la formation artistique et culturelle afin d’encourager les talents, de renouveler les élites et d’accorder des avantages fiscaux pour le développement de la production culturelle, cinématographique et intellectuelle, outre la prise en charge de la situation sociale de l’artiste.
Le Président évoque la presse électronique
Dans le domaine de la communication, le Président Tebboune a exhorté le gouvernement de réunir toutes les conditions nécessaires au renforcement du professionnalisme des médias et des journalistes, en vue de parvenir à une pratique médiatique responsable dans le cadre de la liberté, laquelle n’a de limites que la loi, l’éthique et la morale. Il a en outre mis l’accent sur la consolidation de la liberté de la presse, de la créativité, évoquant en même temps le rôle de la presse électronique.
Sur le plan diplomatique, le président de la République a affirmé que l’Algérie s’opposait « fermement » à toute tentative d’ingérence dans ses affaires nationales, rappelant « les principes sous-tendant ses engagements en faveur de la paix et de la sécurité dans notre région et à travers le Monde ».
Il a déclaré que « l’Algérie ne doit aucunement dévier de ses devoirs de solidarité et de bon voisinage, qu’elle continuera à promouvoir à travers une coopération visant la réalisation d’une complémentarité régionale au mieux des intérêts de toutes les parties ».
Amir Hani