Législatives 2021 : pas de majorité à l’APN, le FLN se maintient et les indépendants créent la surprise

DIA-15 juin 2021: Les « pronostics » des  résultats provisoires des élections législatives du 12 juin dernier, ont été respectés dans la mesure où presque tout ce qui a été avancé s’est concrétisé sur le terrain. Le parti  du Front de libération nationale FLN demeure la première force politique du pays en arrivant en tête avec 105 sièges à l’APN sans pour autant remporter la majorité, sachant que l’APN compte 407 sièges.

L’ex-parti unique ou parti au Pouvoir est suivi de très près par les « Indépendants » qui émergent pour la première fois et raflent la deuxième place avec un total de 78 sièges.

D’habitude, c’est le RND qui occupe la 2^e place. Ce parti avait remporté les législatives de 1997, mais depuis l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika au Pouvoir en 1999, le FLN n’a jamais été détrôné et a toujours raflé le première place, suivi de son rival, le RND.

Cette fois-ci, ce sont les Indépendants qui remplacent le RND, sachant qu’en Algérie, les « Indépendants » sont connus pour ne pas être vraiment indépendants dans la mesure où ils virent le plus souvent vers des partis, notamment en faveur du FLN. En ce sens, le vagabondage politique est plutôt pratiqué par les Indépendants, lesquels marchandent souvent leurs voix à l’APN.

Le parti islamiste, le MSP de Abderezak Makri est arrivé à la 3^e place avec 64 sièges. Une première pour ce parti qui a toujours revendiqué la première place dans les élections. Cette fois-ci, il a réussi à sortir la tête de l’eau pour faire partie du trio de tête, réussissant par la même occasion à prendre la place du RND, que dirigeait l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le RND, qui est un clone du FLN, arrive ainsi à la peu confortable 4^e place avec 57 sièges.

Le Front El-Moustakbel, dont le président Abdelaziz Belaid a toujours fréquenté les arcannes du Pouvoir pur avoir été longtemps à la tête des Organisations nationales estudiantines puis secrétaire général de l’Union nationale de la Jeunesse algérienne (UNJA), pointe à la 5^e place avec 48 sièges.

Le Mouvement El Bina du tragi-comique Abdelkader Bengrina a quand même pris 40 sièges pour se positionner à la 6^e place. Compte tenu du discours vide voire scandaleux, développé par Bengrina, les 40 sièges sont une surprise pour ce parti.

Les partis qui ont tenté de se recycler comme le TAJ de l’ancien ministre incarcéré, Amar Ghoul et remplacé par Fatma Zohra Zerouati, l’ANR de Belkacem Salhi, ou le PRA de Kamel Bensamel pour ne citer que ces partis, sont sortis bredouilles. Il en est de même pour les islamistes Fiali Ghouini ou encore Abdellah Djaballah qui sont sortis bredouilles !

La grosse déception demeure le parti Jil Jadid de Djilali Soufiane qui n’a pris qu’un seul siège. Finalement, il a été présenté comme un géant, mais aux pieds d’argile. Un parti surestimé.

Amir Hani