L'élection présidentielle française entre fiction et réalité - DIA
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L’élection présidentielle française entre fiction et réalité

DIA- 29 avril 2017: « Vous pensez que les jeux pour l’Elysée sont faits ? », demanda un journaliste du quotidien italien « Corriere Delle Sera » à Michel Houellebecq, le 24 mars dernier. « Oui, je crois. En tête au premier tour, arriveront Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et aux bulletins de vote, Macron gagnera », répondit l’écrivain français très controversé. Ce dernier a fait vivre aux français « de souche » le pire de leurs cauchemars: l’élection en France d’un président musulman. Dans son livre fiction, intitulé « Soumission », traduction de « Islam », paru le 7 janvier 2015, Mohammed Ben Abbes, un leader musulman modéré est parvenu en 2022 à rallier  le soutien des partis traditionnels, droite classique, centre et partis socialiste, tous unis pour repousser la progression de l’extrême droite et de la mouvance identitaire. Ce roman d’anticipation décrit une France islamisée,  une fois que Marine Le Pen affronte un parti musulman à l’élection présidentielle qui la bat au second tour…François Bayrou devient alors  premier ministre. Un déjà vu ? Une prophétie ou simple hypothèse? Marine Le Pen a estimé, que ce livre fiction pourrait devenir réalité.

Le personnage principal du roman, François, un universitaire quadragénaire, choisit de devenir musulman et se voit ainsi, régler tous ses problèmes professionnels et psychologiques.

Considéré comme islamophobe mais, pour certains, Houellebecq, est aussi, «  le grand écrivain de notre décadence, écrit Julien Rochedy, (*) dans ‘Soumission’, l’homme moderne d’occident pour s’en sortir, ne va pas devenir autre chose, il va devenir l’autre, en l’occurrence musulman : ce qu’il n’a jamais été et ce contre quoi il s’est longtemps battu. Mais ce faisant, il retrouvera un chemin, il retrouvera la vie, le sens du sacré …le drame c’est qu’il n’a sans doute pas tort ». 

Ceci pour la fiction, dans la réalité maintenant, en février 2015, « Valeurs actuelles » annonçait la présence « dévoilée » par « Le Parisien », d’un parti musulman présent dans huit cantons, l’Union des Démocrates Musulmans Français, UDMF. Ce parti a même annoncé sa volonté de présenter un candidat à la présidentielle. La fiction d’Houellebecq se confondait bizarrement à la réalité. Beaucoup de voix se sont élevées contre cette candidature qui a eu lieu en novembre 2016.

A la fin, un grand soulagement, le candidat du l’UDMF, Kamel Messaoudi médecin radiologiste, se retire, il ne sera pas Mohammed Ben Abbes et la prophétie sera donc, à moitié réalisée, et à la place du parti musulman, le Pen se retrouve face à Macron…mais curieusement, on continue, quand même d’évoquer Soumission.

« La victoire d’Emmanuel Macron, annonce la poursuite depuis la présidence de Giscard d’Estaing de la politique mortifère, davantage d’Europe technocratique, davantage de mondialisation, davantage  de frontières, davantage d’immigration, davantage d’islamisation » (**), c’est ainsi que les partisans de Marine Le Pen voient sombrement l’avenir de la France si leur idole n’arrive pas à s’imposer au second tour face à Macron, « après son passage à l’Elysée, il est à craindre que la prophétie de  Michel Houellebecq dans son roman « Soumission » devienne une cruelle réalité ». Dans le roman, Mohammed Ben Abbes, fils d’un tunisien, veut ramener une partie du monde arabe et notamment d’Afrique du nord dans une Europe élargie vers le sud.

Revenons un peu à Houellebecq, ce dernier aurait voulu appeler les gens à voter le Pen, selon les déclarations de l’un de ses amis. Le romancier satirique a même qualifié Macron par ‘un mutant’, « il est bizarre on ne sait pas d’où il vient, il fait un peu mutant…mais oui, il y a une certaine fascination » (***). Est-ce cette fascination qui l’a poussé à dire au Corriere Della Serra, que Le Pen sera battue par lui ? Ou bien, par simple déduction avec tous ces ralliements à Macron. Ce dernier qui estime que trop de ralliements en politique nuisent au ralliement, est en train de rendre de plus en plus réel le scenario de l’écrivain, reste maintenant s’il va choisir François Bayrou comme premier ministre ou pas.

Rappelons que Macron n’est pas un leader musulman, aussi « En Marche ! » n’est pas « la Fraternité musulmane du roman », tout le monde est d’accord là-dessus, mais tout comme le président de la fiction, Macron possède sûrement des pouvoirs. L’un d’eux s’est confirmé, on l’appelle « l’effet  Macron» lequel s’est matérialisé juste après l’annonce des résultats du premier tour. Les investisseurs ont lancé un souffle de soulagement, les rendements des obligations allemandes, les autres centres d’économie de la zone euro sont en hausse, et l’on eut constaté « un ralliement » des centres financiers mondiaux à l’optimisme qui s’est étendu aux marchés boursiers, les actions asiatiques ont clôturé ce jour là, en territoire positif.

Yasmine Yasmine

(*) Egalité et réconciliation

(**) Civil war in Europe

(***)Non Stop politique

 

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