Liberté de la presse en Algérie: Paris s’en mêle !
DIA-22 avril 2020: Au moment où le porte-parole de la présidence algérienne réagissait à la situation de la liberté de la presse en Algérie, la France est intervenue mardi pour appeler au respect de la liberté de la presse en Algérie après la censure de plusieurs médias en ligne du pays actifs dans la couverture du mouvement populaire antirégime «Hirak». «La France défend le respect de la liberté de la presse et d’opinion partout dans le monde», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
«Elle rappelle que la liberté d’informer est un droit fondamental, qui doit être protégé», a ajouté Agnès von der Mühll, qui était interrogée sur le tour de vis des autorités algériennes contre trois médias en ligne. Les médias Interlignes, Maghreb Emergent et Radio M, une radio web, ont été la cible de mesures de censure par les autorités.
Selon le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, interviewé par l’AFP, l’offensive contre les sites en ligne s’explique par le fait qu’ils sont «plus actifs» que les médias traditionnels et «échappent au contrôle de l’Etat».
Saïd Salhi dénonce aussi une «campagne de répression qui s’abat depuis des mois sur les militants du +Hirak+, les journalistes et les défenseurs des droits humains». Au moins deux journalistes algériens sont actuellement derrière les barreaux: Khaled Drareni, journaliste indépendant et correspondant de l’association Reporters sans Frontières (RSF) en Algérie, et Sofiane Merakchi, correspondant de la chaîne libanaise Al Mayadeen. Le mouvement du «Hirak» a ébranlé le pouvoir pendant plus d’un an jusqu’à sa récente suspension en raison de la pandémie de Covid-19, rapporte enfin l’AFP.
Cette sortie médiatique du MAE français risque de créer encore une fois de nouvelles tensions entre Paris et Alger, après l’épisode de France 24 et les déclarations polémiques de l’analyste Francis Ghilas.
Amir Hani