Lutte contre les bandes criminelles dans les quartiers : des peines de 5 ans à la perpétuité
DIA-30 août 2020: Devant la recrudescence de la violence dans les quartiers populaires notamment et la prolifération des groupes de jeunes délinquants usant d’armes blanches, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur l’impératif de lutter sans relâche contre ce phénomène. Des peines de 5 ans à la perpétuité sont prévues dans le projet de loi de lutte contre ce fléau
Il s’agit de mettre hors d’état de nuire ces bandes de criminels qui sèment la terreur dans les quartiers. Le chef de l’Etat a ordonné d’exclure ces bandes des procédures de grâce, une fois condamnées par la justice.
Il s’agit en fait d’un phénomène qui est apparu après la décennie noire. Ce sont des générations de jeunes qui ont grandi dans la violence, durant la période du terrorisme, ce qui a créé ce banditisme qui gangrène la société algérienne. Il faut aussi relever la démission des autorités, lesquelles s’occupaient exclusivement de la lutte contre le terrorisme.
Ainsi, le président de la République a ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche, de « lutter sans relâche contre le phénomène des bandes criminelles de quartiers qui ont connu un pullulement ces dernières années, notamment dans les grandes villes à la faveur de la faiblesse de l’autorité de l’Etat, d’où l’impératif du renforcement des mesures coercitives en vue de protéger les citoyens et leurs biens, de ces bandes criminelles qui sèment le chaos, terrorisent les citoyens et s’adonnent au trafic de drogue en se servant de l’argent sale ».
Le Président Tebboune a également ordonné d' »interdire l’importation, la vente, la possession, l’utilisation ou la fabrication d’armes blanches, sabres et poignards, destinés aux bandes de quartiers et d’exclure les personnes condamnées, membres de ces bandes, des procédures de grâce ».
Il a ordonné d »instituer des mesures légales devant protéger les différents corps de sécurité, chargés de lutter contre ces bandes ».
A ce propos, le Président de la République a donné des instructions à l’effet d’intensifier l’action de la Commission nationale et des sous-commissions locales créées dans le cadre dudit projet d’ordonnance soumis au débat, tout en impliquant la société civile dans la lutte contre cette criminalité passible de peines proposées allant de 5 ans à la perpétuité en cas d’homicide, assorties d’une amende allant jusqu’à 2 millions DA.
Le Président de la République a, également, chargé le ministre de la Justice, Garde des Sceaux d’élaborer une loi contre le kidnapping pour préserver la sécurité des citoyens et de leurs enfants.
S’agissant de l’amendement du Code de Procédure pénale, le Président Tebboune a salué « les dispositions contenues dans ce projet visant la promotion de la Justice pénale à travers la création de deux nouveaux pôles économique et financier, au vu du caractère complexe que revêt désormais la criminalité et de ses mutations qui requièrent l’adaptation des moyens et mécanismes de lutte ».
L’ordre du jour comportait l’examen et le débat de trois projets d’ordonnance dont deux présentés par le ministre de la Justice, garde des sceaux: Le premier concerne la prévention et la lutte contre le phénomène de bandes de quartiers et le deuxième amende et complète l’Ordonnance 155-66 du 8 juin 1966 portant Code de procédure pénale, à travers la consolidation de la spécialisation de la Justice pénale en créant de nouveaux pôles, l’amendement des dispositions relatives au privilège de juridiction dont bénéficient certaines catégories de hauts responsables de l’Etat et l’introduction de nouvelles dispositions inhérentes au recours à la visioconférence dans les procédures judiciaires.
L’ère de l’impunité et de la débandade est terminée et ces bandes seront combattues sans relâche afin de rétablir la paix et la sérénité dans la société algérienne.
Mohamed Nassim