Macron accusé d’ingérence par les principaux partis politiques en Algérie
DIA-23 novembre 2020: L’engagement d’Emmanuel Macron de «tout faire» pour aider son homologue Abdelmadjid Tebboune «afin que la transition réussisse en Algérie» a été vivement critiqué dans les rangs de l’opposition, qui l’a perçu comme une «ingérence» dans les affaires du pays.
«Macron se croit autorisé à distribuer des certificats de légitimité aux dirigeants des indigènes que nous sommes», a condamné le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un des principaux partis de l’opposition.
Dans un entretien publié vendredi 20 novembre par l’hebdomadaire Jeune Afrique, Emmanuel Macron a salué le «courage» de Abdelmadjid Tebboune – hospitalisé depuis des semaines en Allemagne après avoir contracté le nouveau coronavirus – et promis de «faire tout (son) possible pour l’aider» dans la «période de transition» que vit le pays.
«Dans le cas de l’Algérie, il s’autorise à délivrer une attestation de confiance au chef de l’Etat (…). Ceci n’est pas une simple ingérence mais la révélation que la France est aux manettes d’une feuille de route pour notre pays», a accusé le RCD dans un communiqué publié dimanche, premier jour de la semaine à Alger. De son côté, Karim Tabbou, figure du mouvement de contestation («Hirak»), cité par le quotidien francophone El Watan, a qualifié la France officielle de «raciste». «Une France qui ne veut pas accepter que dans ce pays puissent émerger des forces démocratiques, une jeunesse émancipée», a jugé Karim Tebbou, détenu pendant neuf mois avant une libération conditionnelle le 2 juillet. Il doit à nouveau passer en jugement fin novembre pour «atteinte au moral de l’armée».
Principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a de son côté fustigé une France en «recul» sur la scène internationale, qui n’«éprouve aucune gêne à renouer avec ses vieilles habitudes de s’ingérer dans les affaires internes de ses anciennes colonies».