Malgré sa contamination au Covid, le personnel médical continue de braver la pandémie et assurer le service
DIA-24 janvier 2022: Le personnel médical et paramédical qui compte plusieurs cas de contamination au Coronavirus, continue de braver la pandémie en assurant le service au niveau des établissements et structures de santé publique et privés, lesquels se trouvent submergés par les personnes affectées par le Covid-19.
Face à la recrudescence des cas à travers l’ensemble du pays, notamment avec le nouveau variant Omicron qui se caractérise par une contagiosité rapide, les établissements et structures de santé se retrouvent dépassés par une affluence grandissante de patients. Ces derniers sont difficilement pris en charge faute de personnel médical et paramédical, touché par le Covid-19.
Au Centre hospitalo-universitaire de Constantine, quelque 200 cas de contamination, parmi le corps médical, ont été enregistrés, a indiqué à l’APS le professeur Nadir Boussouf qui qualifie cette situation de « compliquée ».
« Nous sommes en train de gérer la pandémie et nous sommes dans l’obligation d’y faire face », a-t-il rassuré, relevant que cette 4ème vague coïncide aussi avec la période de la grippe saisonnière.
S’exprimant sur la vaccination anti-Covid-19, Pr Boussouf qui est également membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, a fait observer que « la majorité des cas compliqués sont ceux qui ne sont pas vaccinés », regrettant en outre que « 20% seulement du corps médical ont reçu le vaccin ».
Il a rappelé, à ce propos, que différents types de vaccins existent depuis plus d’un siècle et que les gens se font vacciner le plus normalement du monde depuis leur enfance, avant de s’interroger sur « l’hésitation de certaines personnes par rapport au vaccin anti-Covid-19, alors qu’elles devraient plutôt craindre ce virus mortel ».
Même son de cloche du côté de l’hôpital de Ain-Taya (Alger), dont le directeur général, Said Mechat, déplore la contamination d’un « nombre important du personnel médical ».
« Il y a un véritable problème de prise en charge des malades atteints du Covid-19 qui se présentent quotidiennement en grand nombre, alors que plusieurs employés du corps médical sont confinés suite à leur contamination », a-t-il dit, faisant part de la « difficulté de palier ces absences ».
Il a indiqué avoir saisi la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya d’Alger, rassurant toutefois que « le personnel médical qui est en place, ne baisse pas les bras et fait de son mieux pour relever le défi et faire face à cette situation critique ».
M. Mechat, qui se présente chaque matin à son bureau malgré sa contamination au Covid-19, a affirmé que le personnel médical non atteint continue de mener « une bataille sans merci contre cette pandémie », car « il s’agit de sauver des vies humaines ».
De son côté, le président de la Société de la médecine générale, Abdelkader Tafat, également médecin généraliste, a affirmé que le secteur de la santé « traverse une période difficile, car le variant Omicron est très contagieux puisqu’une personne atteinte peut contaminer jusqu’à dix personnes ».
« Les structures de santé publique sont submergées en raison du nombre impressionnant de malades, mais en parallèle les cabinets médicaux privés sont d’une aide précieuse d’autant plus qu’il s’agit de consultations externes », a-t-il indiqué, mais malheureusement, a-t-il déploré, « plusieurs médecins se retrouvent atteints de Covid-19 ».
« Moi-même j’en suis atteint et je continue de travailler à l’instar de mes collègues et confrères qui poursuivent, eux aussi, leur noble mission pour vaincre cette pandémie et porter aide et assistance aux patients », a-t-il dit.
« Plusieurs médecins atteints du coronavirus se sont retrouvés dans l’obligation de travailler, car il n’est pas possible de déserter les structures de santé d’autant plus que le variant Omicron n’est pas aussi virulent et meurtrier que le Delta », a-t-il confié.
S’exprimant sur le personnel de la santé non vacciné, M. Tafat a qualifié cela de « regrettable », affirmant par ailleurs avoir mené des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens pour leur expliquer que « la vaccination permet d’éviter les formes graves ou compliquées du Covid-19 ».
Pour sa part, le directeur général du CHU Mustapha-Pacha, Pr Kamel Hayel, a affirmé que le nombre de consultations a augmenté de 95% et que le service qui accueillait en décembre dernier de 8 à 9 cas par jour, reçoit désormais une moyenne quotidienne de 17 à 20 cas, mais avec des formes bénignes.
S’agissant du personnel médical et paramédical, il a signalé qu’un grand nombre d’employés présentent quotidiennement des arrêts de travail et que la totalité des services sont touchés par la pandémie.
De son côté, le chef de service orthopédie à l’hôpital de Ben Aknoun, Pr Mustapha Yakoubi, a indiqué que près de la moitié du personnel est confinée après sa contamination, relevant qu’il enregistre quotidiennement un à deux cas positifs.
« Nous nous retrouvons, à chaque fois, dans la contrainte de changer la liste des gardes », a-t-il dit, ce qui l’a contraint à arrêter carrément le service de la chirurgie froide « faute de personnel ».
Par ailleurs, il a exhorté les parents à garder les enfants à la maison durant la période de la suspension des cours, soulignant que les enfants sont des porteurs de virus et le transmettent facilement et rapidement.
Il a en outre exhorté les citoyens à faire montre de vigilance et de respect des gestes barrières pour juguler la pandémie, car le personnel médical, a-t-il fait savoir, est épuisé après deux longues années de pandémie.