Mélenchon défend le rappeur franco-algérien Medine
DIA- 19 août 2023: Alors que l’invitation du rappeur Médine aux universités d’été d’EELV le 24 août au Havre et aux «Amfis» de La France Insoumise le 26 août défraie la chronique depuis quelques semaines, et provoque des secousses à gauche, Jean-Luc Mélenchon a défendu vendredi soir le rappeur franco-algérien. Dans un message posté sur twitter, la figure tutélaire de La France Insoumise le scande, comme une missive adressée à ses camarades de gauche : «Médine n’est pas raciste». «Pourquoi vouloir lui faire avouer des positions qui ne sont pas les siennes après l’avoir invité ?», fait-il mine de s’interroger.
Au cœur de l’affaire ? Un message de Médine, publié la semaine dernière, et jugé antisémite à l’égard de l’essayiste Rachel Kahn, juive et petite-fille de déporté, qualifiant celle-ci de «resKHANpée». Si le rappeur s’était ensuite excusé, en reconnaissant une «formule pas adaptée», son explication de texte n’a pas suffi à convaincre toute la classe politique. Dont une bonne partie s’est indignée du maintien du Médine dans ces rendez-vous de rentrée très politiques. Certains membres de l’exécutif en ont d’ailleurs profité pour s’engouffrer dans la brèche, en faisant part de leur indignation.
Dans son message, Jean-Luc Mélenchon ironise d’ailleurs sur «les admirateurs macronistes de Barrès, de Maurras et de Pétain (qui) ont de la chance d’avoir des opposants aussi soumis au qu’en-dira-t-on des hypocrites.» Une flèche décochée qui n’a rien d’anodine alors que le parti à la fleur se déchire sur cette question. Car jusque-là, les réfractaires à cette invitation avaient fait bonne figure. Mais le vernis a commencé à craquer ce vendredi.
Dans un post, la députée européenne EELV Karima Delli, qui se dit «viscéralement attachée au respect des gens, à la liberté, l’égalité, la solidarité et la laïcité», n’a pas souhaité «soutenir encore moins cautionner» une telle initiative. Et d’ajouter, avec le mot-clé adéquat : «Oui, #MedineFallaitPasLInviter». «Quand on écrit des textes on mesure le poids et la portée des mots», a ensuite surenchéri la députée EELV Francesca Pasquini. «Quand on est responsable politique ou élus on se doit de condamner avec force, sans demi-mesure. Il n’y a pas d’excuses possibles», a-t-elle brocardé.
Sa très médiatique collègue Sandrine Rousseau a également fustigé un «tweet (qui) est antisémite.» «Ça ne fait pas l’ombre d’un doute», a persiflé l’élue parisienne à l’AFP, en considérant que Médine «aurait dû le reconnaître». Si la patronne du parti Marine Tondelier a prévenu, vendredi matin sur France Inter, qu’elle sera «extrêmement attentive à ce que Médine dira le 24 (août) et à ce qu’il dira tous les jours qui suivront», elle a tout de même évoqué un «antisémitisme insidieux» chez certaines personnes dont Médine ferait partie. Selon la secrétaire nationale d’EELV, ces dernières «ne prennent pas conscience de la portée de leurs propos.» «Ça peut être par manque de culture sur le sujet, par manque de formation, par bêtise, aussi, par ignorance.»