« Nuit debout », journée assis ! - DIA
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« Nuit debout », journée assis !

DIA-08 mai 2016: Voilà le slogan qui en dit long sur ce qu’est le fonctionnement de notre société. En fait nos journées ne nous appartiennent pas parce que nous sommes esclaves de nos vies, de notre travail, de nos obligations… il ne nous reste plus que nos nuits. Nos nuits pour prendre conscience que quelque chose ne va pas. Seul durant la nuit nous retrouvons face à nous même et nos pensées. Là, réellement nous prenons conscience que quelque chose cloche ! Des nuits durant lesquelles nous devons absolument rester éveillés afin que l’on ne vienne pas nous les voler. Nous restons éveillés parce que cela s’impose à nous et cela nous empêche de dormir.

Elles nous appartiennent ces nuits et, libres âmes, nous venons les passer, tous ensemble, nous angoisser tous ensemble, réfléchir tous ensemble et montrer que nous ne sommes pas endormis, spoliés, que nous avons conscience que quelque chose ne va pas et que nous ne sommes pas encore assez libres pour manifester notre incompréhension autrement qu’en étant insomniaque.

La solidarité des insomniaques qui sont à la fois dans le système et contre le système. Solidarité qui consiste à sacrifier de son sommeil pour espérer créer le déclic ! Les somnifères que l’on nous sert n’y peuvent rien… notre insomnie est plus forte chaque jour.

Quand la journée nous ne pouvons dévier les rouages du système alors nous résistons la nuit … la nuit quand toute la ville dort. Les fantômes de l’insurrection grondent en silence, comme des armées désœuvrées attendant en vain que quelqu’un est le don de les voir et de les entendre.

Ce mouvement « nuit debout » me rappelle étrangement le mouvement entamé par Gandhi suite à la marche du sel entreprise en Inde. Je citerai bien quelques passages éloquents de son discours historique qu’il prononce dans les années 30, non pas pour l’Inde mais pour le reste du monde. Et pourtant il pourrait être applicable encore aujourd’hui. Il dit : «Le mouvement ouvrier peut toujours être victorieux s’il est parfaitement uni et décidé à tous les sacrifices, quelle que soit la force des oppresseursSi les travailleurs arrivent à faire la démonstration facile à comprendre que le capital est absolument impuissant sans leur collaboration, ils ont gagné la partie. Il existe dans toutes les langues un mot généralement très bref: « non ». À la minute même où les travailleurs comprennent que le choix leur est offert de dire « oui » quand ils pensent « oui » et « non » quand ils pensent « non », le travail devient le maître et le capital l’esclave.« 

Cette stratégie, exposée devant un monde occidental en pleine déroute économique et à l’aube de la déferlante fasciste, influencera, après guerre, de nombreux mouvements de libération et de droits civiques. Ainsi que maintes personnalités, comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou encore le dalaï-lama. Si malgré les combats menés par ces grands hommes, on n’arrive toujours pas à dormir c’est que tout reste à faire…

Nuit debout, c’est une somme de vies en peine, qui va en grossissant et en grognant jusqu’au moment où la nuit gagnera le jour !

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