Premières mesures du gouvernement: Financements alternatifs et rationalisation des dépenses publiques
DIA-06 septembre 2017: Le Plan d’action du gouvernement, adopté mercredi par le Conseil des ministres présidé par M Abdelaziz Bouteflika président de la république, conforte la démarche de rationalisation des dépenses publiques et autorise le recours aux financements internes non conventionnels pour faire face, transitoirement, à la crise financière que traverse le pays.
Le gouvernement va ainsi autoriser « à titre exceptionnel », des financements internes non conventionnels, qui pourraient être mobilisés pendant une période de transition financière, de l’ordre d’un quinquennat. « Conduites ensemble, ces deux démarches écarteront le risque de toute dérive inflationniste », rassure le gouvernement.
L’introduction du financement non conventionnel est l’objet d’un projet de loi portant amendement de la loi sur la monnaie et le crédit.
Celle-ci sera mise en oeuvre, à titre exceptionnel, pour une période transitoire de cinq (5) ans, et permettra au Trésor public d’emprunter directement auprès de la Banque d’Algérie pour faire face au déficit budgétaire, convertir certaines de ses dettes contractées auprès des banques ou d’entreprises publiques, et alimenter le Fonds national de l’investissement de sorte qu’il puisse concourir au développement économique.
Parallèlement à cette démarche, l’Etat poursuivra la mise en oeuvre de sa feuille de route pour la rationalisation des dépenses publiques en vue de la restauration de l’équilibre budgétaire dans un délai de cinq années.
La feuille de route pour le redressement des finances publiques vise plusieurs objectifs, à savoir assurer la soutenabilité de la dépense publique, réformer la gestion de la dépense publique, assurer une répartition équitable des transferts sociaux au bénéfice de la population, stimuler l’activité économique et restaurer à moyen terme l’équilibre du budget de l’Etat, selon le plan d’action du gouvernement.
Des réformes sont également prévues par cette feuille de route, touchant l’administration fiscale, en vue d’améliorer les recouvrements en plus de la mise en place de la fiscalité locale.
Il s’agit aussi d’une gestion pluriannuelle du budget de l’Etat, d’une rationalisation des dépenses publiques, en limitant les dépenses de fonctionnement au maximum, au niveau des recettes de la fiscalité ordinaire uniquement.
Frappée depuis 2014 par une crise financière, « qui s’annonce durable », selon le plans d’action, l’Algérie enregistre un déficit commercial de plus de 20 milliards de dollars en 2016 et un déficit continu de la balance des paiements. L’Algérie demeure économiquement souveraine grâce aux réserves de change accumulées durant les années passées, mais ces réserves fondent sans cesse passant de 193 milliards de dollars en mai 2014 à 105 milliards dollars en juillet 2017. Au niveau interne, la situation des finances publiques est « préoccupante », car le recul de la fiscalité
pétrolière a généré des déficits budgétaires répétés, entraînant la consommation de la totalité de l’épargne du Trésor qui était logée au Fonds de régulation des recettes (FRR), épuisé en février 2017.
Le Trésor a eu recours à d’autres ressources complémentaires (emprunt national, des versements exceptionnels de dividendes par la Banque d’Algérie et un emprunt extérieur auprès de la Banque africaine de développement. Cependant, la situation « demeure extrêmement tendue au
niveau du budget de l’Etat: dans la situation actuelle, l’année 2017 sera clôturée avec des difficultés réelles, alors que l’année 2018 s’annonce plus complexe encore ».
En l’absence de solutions nouvelles, le pays encoure le risque, ou bien, d’une « incapacité à assurer la dépense publique, avec des conséquences économiques, sociales et même politiques périlleuses », ou alors un processus de perte de souveraineté économique.