Quand certains médias français « déforment » l’image de l’algérien dans l’Hexagone

DIA-22 Juillet 2019: Encore une fois, les médias français, sans vérification professionnelle de l’information, se sont emballés pour attribuer cet assassinat raciste à un supporter algérien. 

L’auteur présumé de l’agression raciste à Rouen, qui a coûté la vie au Guinéen Mamoudou Barry, s’est avéré un Français d’origine turque et non pas algérienne comme ça été largement rapporté par les médias français, indique lundi le procureur de la République.

Plusieurs observateurs médiatiques se sont dits étonnés de l’empressement de ces médias d’impliquer des supporters algériens dans des actes de violences, voire d’assassinat, en marge de la célébration en France de la victoire de l’équipe algérienne à la CAN. C’est le cas notamment de la chaîne BFMTV, qui s’empresse toujours de porter la responsabilité sur les algériens des incidents qui se sont déroulés durant la CAN. 

Le 11 juillet dernier, un automobiliste, qui roulait en pleine vitesse, a fauché à Lyon une famille. La mère a été tuée sur le coup et ses deux enfants ont été blessés, dont un bébé. Cet accident s’est déroulé au moment où les supporters algériens étaient descendus dans les rues pour exprimer leur joie suite à la qualification de l’Algérie pour les demi-finales de la CAN.

Les médias se sont empressés, rappelle-t-on, d’annoncer que l’auteur était un supporter algérien, alors qu’il s’agissait d’un Français d’origine marocaine. Seul la chaîne CNews, appartenant au groupe Canal+, qui a démenti l’information. Les autres médias et notamment BFMTV n’ont jamais démentis, après la confirmation de l’information.   

Pire encore, certains chaînes d’Info françaises n’hésitent pas à organiser des plateaux invitant des personnalités des partis de la droite et même l’extrême droite pour demander la suppression du drapeau algérien lors des manifestations de joies ou encore l’interdiction des champs Élysées aux supporters algériens.  

Ces manquements professionnels, relèvent les mêmes observateurs, alimentent des sentiments de haine qui sont relayés par les réseaux sociaux, notamment par l’extrême droite.

« Cibler des Algériens par des informations non vérifiées ne donnent pas l’impression d’être innocent », estime-t-on, notamment lorsqu’il s’agit mort d’homme » a indiqué le correspondant de l’APS à Paris. 

Amel Bouchaib