DIA-24 août 2020: Le président de la République a zappé les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) du processus du référendum sur le projet de révision de la Constitution. Dans le communiqué de la présidence de la République, il n’est pas fait référence à la présentation du projet de la Constitution au Parlement. Le communiqué évoque uniquement la date du référendum populaire, fixée pour le 1er novembre 2020.
« Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu ce jour Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), qui lui a présenté un exposé sur les préparatifs en cours pour l’organisation des échéances électorales programmées, à commencer par le référendum sur le projet de révision de la Constitution », précise le communiqué.
« Au cours de cette rencontre et, à la lumière des consultations du président de la République avec les parties concernées, il a été décidé de fixer la date du 1er novembre 2020 pour la tenue du référendum sur le projet de révision de la Constitution », ajoute le communiqué de la présidence de la République.
En fait, le Président a zappé l’APN qui est majoritairement constituée des partis de l’ancienne Alliance présidentielle, à savoir le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le Mouvement populaire algérien (MPA) et Tajamou Amel el Jazair (TAJ).
Les chefs de ces partis, Djamel Ould Abbès puis Mohamed Djemai (FLN), Ahmed Ouyahia (RND), Amara Benyounes et Amar Ghoul croupissent actuellement en prison en raison de leur implication dans des affaires de corruption entre autres.
En ce sens, il serait maladroit pour le président de la République de soumettre le texte fondamental du pays à des députés issus d’une majorité dont les chefs sont en prison. Le président de la République a préféré ignorer l’APN d’autant plus qu’il prône l’instauration d’une « Algérie nouvelle » à travers la future Constitution.
Aussi, dans ses discours et messages, le chef de l’Etat a toujours mis en avant la société civile plus que les partis politiques, lesquels avaient fait dans l’allégeance à l’ancien Pouvoir. C’est pour cette raison qu’il s’était présenté en tant que candidat libre à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, refusant d’être soutenu par le FLN ou le RND.
C’est pour cette raison aussi qu’il refuse de donner l’occasion à ces députés de « débattre et d’approuver » le projet de la révision constitutionnelle. Le Président Tebboune a préféré s’en remettre au peuple qu’à des partis ou plutôt à une APN, vomis par les Algériens pour ainsi dire.
La décision de zapper l’APN augure de la dissolution des assemblées élues (APN et APC), juste après le référendum du 1er novembre prochain.
Amir Hani