Reportage : "213 Concept Store": Un espace de la culture algérienne à Paris - DIA
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Reportage : « 213 Concept Store »: Un espace de la culture algérienne à Paris

DIA-10 février 2024: Pour célébrer son premier anniversaire le 26 janvier 2024, 213 CONCEPT-STORE, orchestré par les sœurs Manel et Sarah, a ouvert ses portes à une soirée d’exception. Un moment de partage intense avec amis et partenaires algériens, venus de France, d’Espagne et d’Algérie, créant ainsi une mosaïque culturelle unique. Dans ce lieu empreint de créativité, les artisans ont dévoilé une collection diversifiée, portant l’empreinte distinctive des talents algériens. Niché dans la vibrante Rue de l’Ouest, au quatorzième arrondissement de Paris, l’événement a transcendé les frontières, offrant une rencontre 100% algérienne où chaque œuvre était une éloquence artistique et chaque instant, une célébration de l’âme créative.

Manel et Sarah : les artisanes de l’Élégance algérienne à Paris

Interrogées sur les motivations de leur entreprise et le choix du chiffre 213, Manel et Sarah expriment un profond attachement à leur pays d’origine, l’Algérie, dont le 213 est l’indicatif téléphonique. Leur projet entrepreneurial se présente comme un espace dédié à la promotion des créateurs algériens des deux rives. En plus d’être un lieu de marketing, l’entreprise réserve un espace au sous-sol pour organiser divers événements thématiques tels que des vernissages, des tables rondes, soirée musicales et des séances de stand-up(…).Ce lieu se veut une plateforme de connexion et de partage, incarnant la vision des deux sœurs qui aspirent à assurer la transmission des connaissances aux jeunes afin de leur faire comprendre l’Algérie contemporaine.

En dépit de ma rencontre avec les fondatrices de 213 CONCEPT-STORE et des échanges que j’ai eus avec elles, la variété et la splendeur des produits exposés ont piqué ma curiosité de journaliste, incitant ainsi une recherche sur l’histoire et l’ancienneté de de l’entreprise. Comment cette structure parvient-elle à incarner un véritable foyer pour la créativité algérienne, accueillant avec enthousiasme tout produit estampillé de mains DZ ?

213 CONCEPT-STORE : La maison des algériens unis

Un espace crée en janvier 2023, 213 CONCEPT-STORE est vitrine pour la créativité algérienne qui unisse entre tradition et modernité. C’est un lieu qui respire l’air algérien à travers les articles choisis pour célébrer les racines du bled. Entre des objets de décorations, vaisselles et textiles sans oublier coté dédié aux gâteaux artisanaux, huile d’olive et chocolat garantissant des saveurs authentiques et chaleureux. Le projet devient en année une véritable scène de la culture et de l’art algérien.

Cet amour intemporel pour tout ce qui est algérien n’est pas le fruit de hasard, mais remonte à l’année 1994, pendant les années tumultueuses de la décennie noire qu’a traversée l’Algérie. Les deux jeunes femmes se sont retrouvées contraintes, avec leur famille, de quitter leur pays pour des raisons sécuritaires. Ceci explique que leur départ n’a pas été un choix. À présent, établies en France, elles ont traversé des épreuves et ont vécu le mode de vie français, cela ne les a pas éloignées de leurs racines, bien au contraire, leur nouvelle vie était palpable lorsque nous avons rencontré leur maman styliste dans l’espace d’en bas et ma surprise a atteint son comble en découvrant l’abondance de création traditionnelles algériennes réalisées de ses propres mains.

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Éclat de tradition algérienne

Dans cette soirée, tout le monde se connait, les invités comme les exposants entrains déchangé des conversations, en tant que seule nouvelle arrivante, ne connaissant que mon amie qui m’a accompagné, près hésitation, j’ai commencé à me déplacé entre les expositions. Mon émerveillement face à la beauté des produits de mon pays m’a conduit à descendre au sous-sol pour explorer, et c’est là que la surprise m’a frappé : la caverne d’Ali Baba.

En m’approchant… entrant, j’y ai trouvé une femme émanant une modestie qui ne pouvait être que de l’humilité algérienne. Je lui ai demandé si elle était la créatrice de toutes ces merveilles. Elle a répondu oui. Elle s’est liée à moi, entamant le récit de son parcours, évoquant ses débuts avec le modélisme et la couture des tenues traditionnelles, ainsi que les persistance de cette mode en France. Il s’agit Salima Messal.

Elle se présente comme styliste algérienne installée à Paris depuis les années 90. Elle explique qu’elle n’exerçait pas ce métier en Algérie, mais que son talent découle de sa volonté de préserver le patrimoine de son pays. Elle partage une anecdote où, lors d’un mariage algérien à Paris, elle a été choquée de voir la mariée porter des tenues traditionnelles d’un pays voisin. Interpellée, elle a demandé à sa belle-mère pourquoi elle ne portait pas des tenues algériennes, et cette dernière lui a répondu qu’elles n’étaient pas disponibles ici, qu’il faudrait se rendre en Algérie pour les acquérir. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de concrétiser ce projet pour promouvoir la mode algérienne en France. Elle mentionne également avoir un projet en cours avec ses filles, mais préfère en parler lors de son lancement

Rihet el Bled 

Continuant ma déambulation comme si j’étais plongée dans un pays des merveilles, une belle jeune fille s’approche de moi avec détermination, me persuadant de goûter à une douceur, après l’avoir remerciée, j’entame la dégustation de cette pâtisserie qui se révèle être une création unique, un gâteau aux amandes revisité, c’est le M’khabez avec une touche contemporaine. Intriguée, je m’adresse à la jeune fille pour savoir si elle en est la créatrice. Elle m’explique alors que c’est son frère qui confectionne ces délices traditionnels.

Elle l’appelle et il se présente chaleureusement, curieux de savoir si le goût m’a plu. Avec un sourire radieux, sans connaitre mon statut de journaliste, il commence à partager l’histoire de ses débuts.

Sid Ali Yakhlef, agée de 31 ans, parle avec enthousiasme de ses créations et ce qui rend son histoire captivante, c’est que tout a commencé dans la cuisine familiale avec sa maman pour évoluer ensuite en une véritable passion devenue métier.

Ce jeune homme possède une boutique de pâtisseries traditionnelles au cœur de Paris ; attirant une cilentèle diverse composée non seulement d’algériens, mais aussi de la communauté arabe en France ainsi que des étrangers et des français, tous séduits par son travail.

Je suis remontée à l’étage supérieur, attirée à nouveau par les chapeaux,  je les avais vus et touchés à mon arrivée. N’ayant initialement pas l’intention de travailler ou d’écrire, l’exceptionnel niveau et la beauté de ce que j’ai découvert m’ont incitée à mettre la casquette du journaliste et à me lancer dans l’action. Je suis donc retournée là où j’avais commencé et ai rencontré l’artisane des chapeaux. Elégante et artiste, a abandonné l’enseignement pour se consacrer à son art et à sa créativité.

Le profond amour de Katia Hedhili pour l’artisanat l’a incitée à devenir modiste chapelière à Paris, où elle a suivi une formation spécialisée dans la création de chapeaux. Cependant, son ambition va bien au-delà de simplement fabriquer des chapeaux ordinaires. Elle a réussi à fusionner l’élégance occidentale avec les motifs traditionnels de l’artisanat algérien, en créant des pièces uniques qui incarnent l’essence même de la diversité culturelle. Ses chapeaux franco-algériens, ornés de motifs berbères authentiques brodés à la main, sont des œuvres d’art à part entière.

Lors d’une récente soirée, Katia a partagé sa passion avec enthousiasme en animant un atelier d’apprentissage, où elle a démontré aux participants les différentes étapes de fabrication de ses chapeaux. Son désir ardent de transmettre son savoir-faire l’a également amenée à créer sa propre marque, baptisée KATHOUSHTI, un surnom affectueux que son père préfère lui donner. Déterminée à partager cet art unique, Katia envisage désormais de transmettre ses compétences à ses compatriotes en Algérie, afin de perpétuer cette tradition artisanale et de promouvoir la richesse du patrimoine culturel algérien à travers le monde.

Dans un coin de la salle principale, se trouve une porte inspirée par la majesté de la Casbah d’Alger, entourée de motifs traditionnels de zellige algérien, lui conférant ainsi une élégance et une beauté imprégnées de l’authenticité de notre patrimoine culturel. À côté, un jeune homme, lui aussi créatif, se tient devant son produit, mais ce qui attire l’attention, c’est son caractère non conventionnel. Intrigué, je lui demande s’il est le créateur du textile exposé, et sa réponse affirmative ne fait que piquer davantage ma curiosité. Quelle est donc l’histoire derrière ce produit moderne au milieu de cette effervescence artistique traditionnelle ?

Le jeune homme se nomme Smail et parle avec passion et émotion de ce qu’il expose. Il évoque son partenariat avec sa femme dans la création d’une entreprise de textile cotonnier, dont les produits ont conquis les marchés mondiaux. Des t-shirts et des sweats à la mode, particulièrement prisés par la jeunesse. Derrière cette innovation, se cache une histoire poignante que smail Time, raconte avec émotion. C’est cette histoire qui l’a poussé à créer une marque de vêtements portant un logo de trois barres et deux autres qui barrent les trois en hommage à ses deux enfants décédés, symbolisant également sa fille, sa femme et lui. Cette le nom de la marque alias « Theanonimz »,  représente l’héritage qu’il laissera à sa fille de 10 ans et consacre ainsi l’arbre généalogique familial, chaque lettre représente la première lettre des prénoms des membres de la famille, de l’arrière-grand-père à la grand-mère, du père à la mère.

Smail et sa femme, Mériem, rêvent de marquer de leur empreinte l’industrie textile en Algérie et voir sur leur produit « Made in Algeria », sachant que la matière première est disponible localement.

Je ne peux pas quitter cet endroit sans faire la connaissance de ce jeune homme qui se déplace parmi les invités comme s’il les connaissait tous. Ce qui a attiré mon attention, c’est l’enthousiasme avec lequel les présents se précipitent vers lui et engagent la conversation, notamment les sœurs Manel et Sarah. Il doit être une personnalité importante.  Mais qui est-il ?

En interrogeant mon amie Karima et en le présentant, j’apprends qu’il s’agit de Rafik TEMGHARI, élu local dans une municipalité de la banlieue parisienne. Il est également le président de l’association Cercle de l’Emir Abdelkader. Cette association, soumise aux lois françaises, porte le nom du fondateur de l’État algérien moderne.

Le président de l’association explique que ses fondateurs sont un groupe de jeunes de la diaspora algérienne, tous issus de l’élite. L’objectif de leur création est d’examiner comment renforcer les liens entre les deux rives de la Méditerranée, et comment ces jeunes peuvent servir leur pays d’origine en mettant à profit leurs expériences et en contribuant à son développement. Cela revêt une importance particulière, surtout lorsque le président de la République, Monsieur Abdelmajid Tebboune, répète souvent que l’Algérie a besoin de tous ses enfants.

Rafik décrit l’association comme un terreau fertile pour les idées nouvelles. L’idée et le nom sont venus lors de leur participation à un iftar organisé par la Grande Mosquée à Paris au profit de la communauté, à la salle de conférence de la mosquée qui porte le nom de l’Emir Abdelkader.

Reportage spécial de Paris de Naïla BENALI

2 Comments

  • Labidi
    11 février 2024 9:54

    Comment faire pour recevoir vos information?

  • Belbachir assia epouse kadri
    13 février 2024 6:09

    C a travers les algériens qui sont a alger quon peut suivre l’information et la culture de notre pays.
    213 ok c une tres bonne initiative bonne continuation.

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