Et si Tebboune s’intéressait à la mafia du football…
DIA-29 juillet 2017: Ce qui se passe actuellement dans le monde du football à l’occasion du marché des transferts des joueurs devrait interpeller les Pouvoirs publics, notamment le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.
Le Premier ministre affiche la détermination du gouvernement à séparer le Pouvoir de l’argent du Pouvoir politique. Or, il se trouve qu’il y a un autre Pouvoir, à savoir celui du football. C’est plutôt la mafia du fotball.
En ce moment, c’est la période des transferts. Des joueurs signent dans des clubs pour des salaires dépassant les deux millions de dinars (plus de 200 millions). Les salaires de certains joueurs atteignent les 3 millions de dinars ! Il vrai que cela n’est pas propre à l’Algérie et le monde du football draine un argent fou.
Toutefois, en Algérie il s’agit d’un argent qui échappe au fisc. C’est l’argent qui relève de l’informel dans la mesure où les joueurs sont payés cash. Ils prennent leur argent dans «le sachet» pour reprendre une expression populaire qui désigne l’argent sale !
Pis encore, les clubs refusent de payer les cotisations sociales des joueurs auprès de la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS) et refusent aussi de déclarer les salaires des joueurs afin de ne payer aucun impôt.
Hallucinant quand on voit des présidents de club toute honte bue demander à la FAF de prendre attache avec la CNAS pour les exonérer des charges sociales ! Est-il normal qu’un football qui touche un salaire dépassant les deux millions de dinars ne s’acquitte pas de ses impôts, alors que l’on prélève à la source d’innombrables retenues aux simples et honnêtes salariés qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts !
Si dans les autres pays où le professionnalisme est instaurés selon des normes bien précises et un cahier des charges appliqué à la lettre, en Algérie le professionnalisme baigne dans un amateurisme criard ! Cela dure depuis son instauration en 2009.
Les présidents de club qui n’hésitent pas à communiquer dans la presse le montant des salaires des joueurs, n’ont pas honte d’exiger des Pouvoirs publics de les subventionner. Alors qu’ils sont supposés gérés des Sociétés sportives par actions, lesquelles génèrent des bénéfices, ces président pleurnichent pour bénéficier d’aides et de subventions afin d’assurer des salaires mirobolants aux joueurs.
En ce sens, le financement du football professionnel en Algérie doit être revu. Il doit être passé à la loupe dans la mesure où ces présidents de clubs qui n’apportent rien au sport algérien, se permettent de gérer l’argent de l’Etat (du contribuable) sans qu’ils ne rendent de compte. Ils agissent dans l’informel sans que l’Etat ne bouge.
En ce sens, Tebboune qui semble déterminé à faire le ménage dans le monde des affaires en Algérie, devrait s’attaquer à la mafia du football qui dilapide l’argent du contribuable au su et au vu de tout le monde ! Une mafia qui attise la violence dans et en dehors des stades en se sucrant avec les subventions de l’Etat.
Amir Hani