World Press Photo suspend le crédit de la photo sur la fille au napalm - DIA
80756
post-template-default,single,single-post,postid-80756,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

World Press Photo suspend le crédit de la photo sur la fille au napalm

DIA-17 mai 2025: Quarante ans qu’elle figure dans les livres d’histoire, et avec elle, le nom de Nick Ut. Mais le photojournaliste américain est-il vraiment l’auteur de la fameuse photographie The Terror of War («la terreur de la guerre»), plus connue sous le nom de «la petite fille au napalm»  ? Vendredi 16 mai, le concours World Press Photo a annoncé qu’il suspendait l’attribution du crédit pour ce cliché emblématique, en raison de doutes soulevés par un documentaire.

La photo en noir et blanc de cette petite fille vietnamienne gravement brûlée, courant nue sur une route après un bombardement au napalm à Trang Bang, dans le sud du pays, en 1972, avait contribué à changer la perception mondiale de la guerre au Vietnam et demeure plus de 50 ans plus tard un symbole de ses horreurs. Le photographe américano-vietnamien d’Associated Press (AP), Huynh Cong Ut, plus connu sous le nom de Nick Ut, avait reçu un prix Pulitzer et un prix World Press Photo en 1973, pour cette image emblématique. Mais en janvier 2025, un documentaire intitulé «The Stringer» a attribué la photo à un journaliste pigiste vietnamien, Nguyen Thanh Nghe, interviewé dans le film.

«Des questions auxquelles nous ne pourrons peut-être jamais répondre»

Le documentaire «a suscité une profonde réflexion au sein de World Press Photo», qui a mené une enquête entre janvier et mai concernant la paternité de la photo, a indiqué le concours dans un communiqué. «Aujourd’hui, vendredi 16 mai, World Press Photo publie des conclusions et un rapport indiquant que World Press Photo a suspendu l’attribution de “The Terror of War“ à Nick Ut à compter d’aujourd’hui», a-t-il déclaré. «D’après l’analyse du lieu, de la distance et de l’appareil photo utilisé ce jour-là, les photographes Nguyen Thanh Nghe ou Huynh Cong Phuc étaient peut-être mieux placés que Nick Ut pour prendre la photo», a-t-il expliqué.

Le concours World Press Photo avait attribué son prix à Nick Ut pour cette photo, en 1972. Capture d’écran du site World Press Photo

AP a annoncé début mai qu’elle continuerait de créditer Nick Ut pour la photo, tout en concédant que sa propre enquête avait soulevé «des questions importantes, auxquelles nous ne pourrons peut-être jamais répondre»«Nous avons constaté qu’il est impossible de prouver exactement ce qui s’est passé ce jour-là, sur la route ou au bureau, il y a plus de 50 ans», a déclaré AP dans un communiqué vendredi.

Nick Ut, lui, a toujours nié en bloc. Dans un message publié sur Facebook en février, le photojournaliste star a insisté sur le fait que l’image était bien la sienne. «J’ai passé de nombreuses années à apprendre le métier à partir de l’âge de 16 ans, à Saigon et dans les environs. J’ai eu la chance de me trouver au bon endroit et au bon moment lorsque, le 8 juin 1972, du napalm a été largué sur un groupe de civils à Trang Bang et que j’ai capturé l’image désormais emblématique, vue dans le monde entier, de Kim Phuc et de sa famille fuyant le bâtiment en flammes après que du napalm a été largué sur eux», a-t-il justifié.

L’authenticité de la photo n’est toutefois pas remise en cause, a précisé concours World Press Photo. «Il est important de préciser que la photo elle-même est incontestée et qu’elle représente sans aucun doute un moment historique réel qui continue de résonner au Vietnam, aux États-Unis et dans le monde entier», a déclaré Joumana El Zein Khoury, directrice exécutive du concours.

Envoyer un commentaire

0Shares