Aïmen Benabderrahmane, un argentier technocrate à la tête d’un gouvernement politique
DIA-30 juin 2021: La désignation de Aïmen Benabderrahmane au poste de Premier ministre laisse entendre que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, accorde la priorité à l’aspect économique qui prime ainsi sur le politique.
Benabderrahmane qui est un commis de l’Etat, était gouverneur de la Banque d’Algérie avant d’être nommé au poste de ministre des Finances puis Premier ministre en remplacement de Abdelaziz Djerad.
Benabderahmane qui est un farouche défenseur des « réformes économiques » a été le premier ministre des finances à entamer la suppression de manière progressive les subventions accordées par l’Etat aux produits de première nécessité.
En ce sens, le nouveau Premier ministre aura à se pencher davantage sur l’économie du pays et surtout la situation financière de l’Algérie dans la mesure où il aura pour mission prioritaire de relancer l’économie nationale et par conséquent l’investissement.
En d’autres termes, l’aspect politique sera relégué au second plan, bien que le président de la République ait chargé le Premier ministre de mener de larges concertations avec la classe politique et la société civile afin de former un nouveau gouvernement.
Le nouveau Premier ministre aura aussi à appliquer le programme du président de la République. Dans sa première déclaration, juste après avoir été reçu par le Président Tebboune, Aimen Benabderahmane a indiqué : « Le président de la République m’a fait l’honneur de me désigner à la tête du nouveau gouvernement, une confiance qui animera notre détermination et notre dévouement à servir notre chère patrie et à œuvrer à concrétiser, de manière efficace, le programme du président de la République ».
Ce programme « permettra à l’Algérie d’amorcer sa relance économique tant attendue et dont les prémices se pointent déjà à l’horizon », a-t-il ajouté.
Des ministres issus des partis politiques effectueront leur entrée dans le futur gouvernement, sachant que le parti islamiste MSP a décliné l’offre suite à une décision de son majliss echoura (Conseil consultatif).
Il faut donc s’attendre à ce que des ministres des partis du FLN, le RND, El Moustakbel, El Bina et les Indépendants soient désignés. Les ministères de souveraineté, notamment ceux des Affaires étrangères, l’Intérieur, l’Industrie et la Justice seront confiés à des commis de l’Etat où aux hommes du Présidents.
Amir Hani