Brésil : Dernières révélations sur la tragédie du crash de l'avion de la Chapecoense - DIA
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Brésil : Dernières révélations sur la tragédie du crash de l’avion de la Chapecoense

DIA-08 décembre 2016: Correspondance particulière de Brasilia: Rekibi Chikhi: Un concours de circonstances troublantes a conduit, dans les toutes premières minutes de mercredi 29 novembre, au crash de l’avion RJ-85 qui transportait la délégation du Club de première division  brésilienne Chapecoense de Santa Catarina, faisant 71 morts dont des athlètes, journalistes, invités  et officiels.  C’est ce qu’on a pu comprendre des tous derniers communiqués et résultats des investigations.  L’enquête menée, suite à la plainte déposée par Milton Carlos, le ministre des Affaires Publiques de la Bolivie, contre Lamia, la compagnie aérienne propriétaire de l’avion , a donné lieu à l’arrestation, mardi dernier en Bolivie, de  Gustavo  Vargas, le gérant  général   de la compagnie aérienne  Lamia, chargée du transport de la délégation de la Chapecoense,  avec l’accord du Ministère Publique,  ainsi que de  son directeur et de deux fonctionnaires, une secrétaire et un mécanicien de la société. Selon le journal bolivien « El debber », tous les employés  de Lamia ont été interrogés,  au niveau du bureau du procureur de Santa Cruz. A signaler que Gustavo Vargas qui a été pilote du Président Evo Morales, n’est que  le père d’un fonctionnaire, haut gradé à la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC),  l’organisme chargé de fournir les autorisations aux compagnies aériennes opérant dans le pays, et c’est justement ce lien de parenté qui est pointé du doigt, par les enquêteurs.

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Gustavo Vargas, le gérant général de la compagnie aérienne Lamia

Gustavo  a reconnu, la semaine dernière, que l’avion devait faire une escale entre Santa Cruz de la Sierra et Medellin et que la trajectoire du vol était égale à l’autonomie de l’avion. Les  documents  du transport aérien de la compagnie aérienne, dont les bureaux sont actuellement fermés, ont été saisis par la CADG et sont sous la loupe des enquêteurs pour  vérifier son  implication présumée dans ce tragique accident.  Les autorités boliviennes,  ont bien affirmé auparavant, par le biais de leur ministre des TP  qu’il y aurait eu des violations de droit du contrôle interne et peut être même  un mauvais usage d’influence. Ce dernier a également rajouté qu’il y aurait une possibilité de conflits d’intérêts et un éventuel trafic d’influence étant donné la relation liant le serveur de la DGAC et un gestionnaire de Lamia, faisant allusion d’ores et déjà à Gustavo Vargas et son fils.

L’inspectrice  de  l’avion de la Chapecoense a demandé le refuge au Brésil

Jugée responsable  par les autorités boliviennes, Celia  Castedo Monsterio  employée à  l’Administration des Aéroports et des Services Auxiliaires à la Navigation Aérienne de la Bolivie, (AASANA ), de l’aéroport  de Santa  Cruz de la Sierra,  a souligné des problèmes dans le plan de vol  de Lamia le 28 novembre dernier. Des points ont été relevés :pourquoi le plan de vol ne comprenait pas des  arrêts pour le ravitaillement au niveau d’un aéroport alternatif et non pas en cas de manque  de carburant ? La distance de 3000km entre Santa Cruz de la Sierra et Medellin correspond à  la quantité  d’autonomie.  Bien qu’elle ait aussi souligné le manque de carburant à l’équipage, chose prouvée par des enregistrements, L’AASANA  a déposé une plainte contre Celia pour violation des droits et tentative d’atteinte à la sécurité des transports. Elle a été suspendue de ses fonctions, accusée de négligence et peut encourir quatre ans de prison. Les dirigeants de la DGAC ont été demis de leurs fonctions jusqu’à la fin de l’enquête.  Celia  Castedo a reçu un document de la  PF Police Fédérale de  Corumba,  à la frontière avec la Bolivie, lui donnant le droit de rester sur le sol brésilien pendant un an, la jeune femme ayant  demandé le refuge aux autorités brésiliennes lequel doit être examiné par les instances compétentes.

Une affaire à plusieurs ramifications

Selon la BBC Brasil, des questions décisives restent sans réponse autour de ce vol  tragique de Lamia CP-2933, pourquoi avoir donné à Lamia, (Airlines Merida  International Aviacion)  qui ne possédait qu’un seul avion  en exploitation cette mission en Bolivie. Le ministre des TP de la Bolivie dans une interview donnée à la radio dira qu’il y a des soupçons de trafic d’influence, Lamia ne fonctionnait qu’au niveau de l’Etat de Merida au Venezuela. D’ailleurs cela a été annoncé en grande pompe en 2010  en Bolivie, cette mise en exploitation créerait pas moins de  717 emplois, renflouera le trésor suite à l’achat de 12 avions modernes,  un accord conclu, dira t-on,  avec le Gouvernement  Chinois. Mais un député, Joaquin Aguilar en l’occurrence, a déclaré à la presse que Lamia se trouve dans une situation informelle au Venezuela et n’a pas été enregistrée à l’institut national de l’aéronautique civil du pays. La deuxième question posée, le pilote du vol Miguel Aljandro Quiroga Murakami  et aussi l’un des propriétaires de Lamia,  se rendant compte que l’avion n’avait plus de carburant en s’approchant de l’aéroport de Medellin,  aurait choisi de ne pas déclarer une situation d’urgence et a demandé la priorité  d’atterrissage par crainte d’une lourde amende, voire le retrait de sa licence de vol ? Signalons que la loi bolivienne exige de ses avions dont Lamia fait partie d’avoir assez de carburant pour atteindre leur destination, ainsi qu’un  aéroport alternatif, plus ces 45 minutes de vol à vitesse de croisière. L’autonomie de l’avion qui est de 3000km est égale à la distance entre Santa Cruz de la Sierra et Medellin, où est passée cette quantité ? Le nom de la Confédération de Football sud Américaine CONMEBOL  a été cité lors de l’enquête, elle  aurait selon l’argentin Jorge Polanco des connivences avec Lamia, mais la confédération, jeudi dernier l’a nié et a affirmé que le choix est décidé sur des critères techniques, dans le même sens vont les déclarations d’Andrei Copetti,  le directeur des communications du club Chapecoense.

Procureurs brésiliens, boliviens et colombiens se sont réunis mercredi

Cette affaire impliquant les trois pays, le Brésil, la Colombie et la Bolivie, donc,  deux procureurs brésiliens  se sont déplacés, hier mercredi,  pour  une réunion de travail, avec leurs confrères  boliviens et colombiens dans la ville bolivienne Santa Cruz de la Sierra de laquelle  a décollé l’avion, pour analyser les mécanismes, les  procédures et les contrôles appliqués sur leurs territoires respectifs et établir sur ce que chaque autorité de l’aviation civile doit enquêter, afin d’élucider les circonstances du crash de Lamia.

Circonstances du drame aérien

L’avion affrété par la délégation  de la Chapecoense dont des athlètes, journalistes officiels et invités s’est écrasé sur une montagne en Colombie, l’avion qui a quitté Santa Cruz de la Sierra pour se rendre à Medellin pour disputer la copa sudamericana face à l’Atletico Nacional, s’est écrasé sur une montagne à basse vitesse de 250km/h, chose qui a permis de sauver des vies. Sur les 77 personnes qui étaient à bord, 6 seulement ont survécu. L’inspection de l’épave de l’avro RJ-85  retrouvé à 17 km de l’aéroport José Maria Cordova, une zone très sinueuse  a conduit les enquêteurs à travailler sur l’hypothèse du crash  sec, faute de combustible, tous les systèmes électriques étaient à l’arrêt, les turbines tournaient dans le vide. Notons qu’à  00h48 GMT l’équipage a demandé le droit au sol, selon l’enregistrement de la conversation entre le pilote et la tour de contrôle diffusé par la presse colombienne. Suite aux résultats préliminaires des investigations libérés mercredi soir, à Medellin, un jour après le crash, Freddy Bonilla le secrétaire de la sécurité aérienne de la Colombie a affirmé que l’avion n’avait plus de carburant au moment du crash. Par ailleurs les positions de l’avion établies par les radars prouvent qu’il volait à une altitude de 2743 mètres en dessous des  3048 mètres qu’exige la nature montagneuse de Medellin.

Une affaire à suivre…

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