Comment le Makhzen marocain participe à des séries et films contre l’Algérie
DIA-18 février 2022: Au delà du contenu raté de la série « Alger Confidentiel » produite par ARTE, le plus grand problème de ses productions anti algériennes, c’est comment crédibiliser une œuvre internationale qui parle de l’Algérie. Pour se faire ARTE a fait appel à un scénariste franco-algérien très connu pour son animosité pour l’Algérie, Abdel Raoul Dafri et surtout filmer dans des décors qui ressemblent à Alger ou ses environs.
Le projet du film a été confié au scénariste pour la rédaction d’un scripte en 2016. En juin 2019, le scénariste contacte le réalisateur Frederic Jardin, pour lire le scénario et commencer le réparage. Le scénario était établi sur trois épisodes de 52 minutes, ils ont été ramené à 4 épisodes de 45mn.
Le tournage a été commencé en Allemagne en février 2020, le tournage s’est poursuivi au Maroc à Casablanca en mars 2020, mais a été rapidement stoppé à cause du Covid, pour se poursuivre en octobre 2020.
Pour les producteurs français, la démarche de visa pour l’Algérie est une démarche habituelle sachant d’avance qu’Alger refuserait la demande pour le tournage d’un film ou d’une série sur la décennie noire, qui applique la gestion sécuritaire .
Dans « Alger Confidentiel », l’équipe du tournage n’a pas pu se déplacer en Algérie faute de visa et surtout d’autorisation. Alger qui a flairé le mauvais coup a très vite refusé deux fois le visa pour le réalisateur de la série Frédéric Jardin, qui a déclaré qu’il ne viendra plus jamais en Algérie. Pour illustrer Alger, l’équipe de la production d’Arte a commandé à une boite de production algérienne des images volées de la capitale. Le reste des images ont été filmé à Casablanca qui ressemble à Alger par son architecture française.
Ainsi comme la majorité des tournages étrangers qui évoquent l’Algérie et qui sont interdit de tournage dans le pays, sont tournés au Maroc. On se souvient de « Indigènes » de Rachid Bouchareb, « Des hommes et des Dieux » de Xavier Dubois sur l’affaire des moines de Tibhirine, ou encore des films sur la guerre d’Algérie comme « Ennemi intime » de Florant Siri ou encore « Loin des hommes » de David Oelhoffen, « qu’un sang impur » réalisé par Abdel Dafri le scénariste de « Alger confidentiel » et prochainement « Les Harkis » de Phillipe Faucon et qui a été interdit en Algérie pour le thème.
Le Makhzen aidé par le Centre du Cinéma Marocain établi des soutiens à des productions qui cadre avec la politique sécuritaire du Maroc. C’est ainsi que la majorité des films de guerre américain et de lutte contre le terrorisme sont tournés au Maroc, comme « La chute du faucon noir », « Siryana », « Agents secrets » ou encore des séries comme « Le bureau des légendes » qui fait la promotion de la DGSE, le service du contre espionnage français.
Amel Bouchaib