DIA-22 octobre 2023: Le sommet du Caire consacré au conflit à Gaza s’est achevé samedi sans accord sur un arrêt des violences, en l’absence de représentants israéliens ou américains, les dirigeants arabes condamnant les bombardements de l’Etat hébreu sur Gaza et les Européens se bornant à appeler à préserver les civils.

L’Egypte, qui avait pris l’initiative de cette réunion, espérait que les participants s’entendraient pour lancer un appel en faveur de la paix et pour relancer les efforts, vains depuis les accords d’Oslo de 1993, en vue de la création d’un Etat Palestinien.

Deux semaines après l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël, sans précédent depuis la création de l’Etat hébreu en 1948, et le début, en riposte, du blocus complet de la bande de Gaza soumise à une campagne ininterrompue de bombardements aériens, les responsables présents au Caire, dont la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, n’ont pu s’entendre sur un communiqué commun. Les diplomates des pays représentés n’attendaient guère de percée lors de cette réunion alors qu’Israël fait planer la menace d’une intervention terrestre imminente dans la bande de Gaza pour y éradiquer le Hamas, dont l’attaque en Israël a fait 1.400 morts.

Le ministère de la Santé de Gaza, territoire contrôlé par le Hamas, a pour sa part déclaré samedi que les bombardements israéliens avaient fait au moins 4.385 morts depuis le 7 octobre. Le roi Abdallah de Jordanie a dénoncé ce qu’il qualifié de silence mondial sur le sort des 2,3 millions d’habitants de Gaza et il a réclamé une approche impartiale du conflit israélo-palestinien, alors que les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, ont exprimé leur soutien à Israël depuis le 7 octobre. « Le message qu’entend le monde arabe est qu’une vie palestinienne compte moins qu’une vie israélienne », a-t-il dit.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, installé en Cisjordanie et qui n’exerce de fait aucune autorité à Gaza, a déclaré que les Palestiniens ne seraient pas déplacés ou expulsés de leurs terres. « Nous ne partirons pas, nous ne partirons pas », a-t-il insisté lors de ce commet. Alors que de premiers camions d’aide humanitaire sont arrivés samedi dans la bande de Gaza via l’Egypte, la France a prôné l’instauration d’un couloir humanitaire susceptible de déboucher sur un cessez-le-feu.

« Dans les tout prochains jours, il sera primordial d’éviter l’escalade, qui peut mener à l’embrasement de la région », a dit Catherine Colonna. « (Nous) devons assumer cette responsabilité collective de savoir retrouver le chemin de la paix. » La Grande-Bretagne et l’Allemagne ont appelé l’armée israélienne à la retenue et l’Italie a souligné l’importance d’éviter toute escalade du conflit.

Charles Michel, le président du Conseil européen, a déclaré que le principal objectif de ce sommet était de « s’écouter les uns les autres ».  « Nous avons conscience qu’il nous faut travailler davantage ensemble », a-t-il dit

Reuters