Les quatre personnalités de l’Etat qui ont marqué l’année 2020
DIA-31 décembre 2020: Dans le cadre de ses bilans de fin d’année, DIA a choisi de commencer sa série de classements des personnalités qui ont marqué l’Algérie durant l’Année 2020, par les personnalités de l’Etat qui se sont imposés sur la scène politique nationale.
Qui sont ces personnalités de l’Etat incontournables en cette année hors norme ? Le Docteur Abdelkader Kamel, universitaire, nous livre son pronostic et fait remarquer de prime abord que pour établir un classement, il a identifié trois grandes catégories de critères, à savoir : l’influence, la notoriété et la trajectoire.
Au cours de l’année 2020, il est vrai que de nombreuses personnalités de divers horizons se sont distinguées par leur engagement ou leur rayonnement, mais , encore une fois, le choix s’est porté sur les figures les plus marquantes des 12 derniers mois, selon la méthodologie retenue.
1)- Abdelmadjid Tebboune : l’Homme d’Etat
Ceux qui le connaissent disent qu’ils ont de lui l’image d’un Homme d’Etat. En somme, un fin stratège. Élu président de la République le 12 décembre 2019, au terme d’une élection pluraliste, il a vite fait d’adopter les paroles d’apaisement et les promesses de changement pour incarner la rupture avec l’ancien système.
Ses amis évoquent avec lui des moments conviviaux, chaleureux, sans protocole, des discussions franches et sans tabous, et un président animé d’une réelle volonté d’associer le plus de monde possible à son projet politique, celui de la Nouvelle Algérie.
Le contexte l’accule à accélérer l’exécution de sa feuille de route et concrétiser les 54 engagements pris comme candidat à la présidentielle.
Sur le plan sémantique, quatre mots résument ainsi l’approche d’Abdelmadjid Tebboune : dialogue, écoute, concertation et rupture.
Aussi, dans la nouvelle Constitution du 1er Novembre, le chef du gouvernement sera comptable de ses décisions et responsable devant le Parlement, et non plus placé sous la coupe directe du président comme c’est le cas depuis l’adoption de la Constitution de 2008, c’est pour dire les valeurs démocratiques du fils de Mechria.
Abdelmadjid Tebboune, âgé de 75 ans et diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, plusieurs fois wali (préfet) et ministre, incarne la bureaucratie d’Etat au sens noble.
« L’Algérie exclut de contracter des prêts auprès du Fonds monétaire international (FMI) et des organismes financiers internationaux » (car)« « l’endettement porte atteinte à la souveraineté nationale », a été entre autres l’une des sorties très remarquées d’ Abdelmadjid Tebboune , assurant également que le pays n’aurait pas recours à la planche à billets car cela conduirait selon lui, in fine, à l’explosion du taux d’inflation.
En rentrant mardi au pays, après une absence au cours de laquelle il a suivi un protocole de soins contre le Coronavirus, suivi d’une phase de convalescence qui lui a permis de retrouver quasiment ses moyens, le président Tebboune est prêt à reprendre les manettes, d’autant plus que la situation du pays est placée sous le sceau de l’urgence tant au plan sanitaire, politique, économique, géostratégique…qui rendent impératifs les arbitrages du chef de l’Etat.
2)- Saïd Chengriha :l’homme aux valeurs nobles
Saïd Chengriha, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a commencé d’abord à imprimer sa marque , en invitant le général Hocine Benhadid à la cérémonie organisée le 5 juillet par le commandement de l’armée ; Il a fait ainsi sienne la « réconciliation », chère au président Abdelmadjid Tebboune.
Saïd Chengriha est né le 1er août 1945 dans El Kantara, dans la wilaya de Biskra et une fois le baccalauréat en poche, il s’engage à une période décisive de l’histoire de l’Algérie indépendante, lorsque l’Armée de libération nationale (ALN) devient l’Armée nationale populaire (ANP) en 1963.
Tout est à faire et la nouvelle armée est partagée entre le gros des effectifs, composé d’anciens moudjahidines, et un noyau de technocrates formés dans de prestigieuses académies militaires mondiales.
À son retour, le voilà nommé chef de régiment de chars au sein de la prestigieuse 8e brigade blindée, qui connaîtra le feu et le succès en octobre 1973, lors de la guerre du Kippour.
Saïd Chengriha est connu pour être un homme qui veille à entretenir toujours de très bons rapports de communication humaine, même dans l’adversité.
Les connaisseurs disent qu’il pourrait être l’homme par qui viendra la modernisation et le rajeunissement de l’ANP.
3)- Abdelaziz Djerad : l’Homme d’expérience
De l’analyse de son parcours, tout plaide en faveur du chef du gouvernement. À 65 ans, Abdelaziz Djerad, natif de Khenchela, a les reins suffisamment solides et le profil idoine pour participer de manière opérationnelle et fonctionnelle à la refondation des institutions de la république, tant souhaitée par Abdelmadjid Tebboune .
Son cursus, ainsi que son parcours dans les hautes sphères de l’État, montrent aisément que ce docteur d’État de l’université de Nanterre a pu prendre rapidement la mesure du délitement des institutions de l’Etat. C’est ce crédit qui lui donne une place de choix chez ses pairs, qui lui reconnaissent une solide connaissance des affaires internationales et de la haute administration algérienne.
« Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens, afin de sortir de cette étape difficile », et faire face à des défis économiques et sociaux », plaide le Premier ministre.
4)- Sabri Boukadoum : le diplomate
Confirmé dans ses fonctions en décembre 2019, cet énarque de 62 ans incarne à juste titre le nouveau visage de l’Ecole de la diplomatie algérienne. Contrairement à bon nombre de ses prédécesseurs, Sabri Boukadoum est issu de la maison des affaires étrangères.
Pur énarque, il a occupé plusieurs hautes fonctions, avant de diriger les ambassades d’Algérie en Côte d’Ivoire (1996-2001) , au Portugal (2005-2009) et à New York ( 2014-2019).
Ce natif de Constantine est un fin connaisseur des dossiers les plus sensibles, dont notamment la Libye, le Mali et le Sahara occidental.
Son passage à New York lui a permis de maîtriser les grands dossiers de la diplomatie onusienne , l’Etat des conflits dans le monde et à tisser un vaste réseau à l’international.