Pétrole : le baril de Brent termine à 118,11 dollars, le plus haut niveau depuis 2008
DIA-05 mars 2022: Le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé vendredi à 118,11 dollars, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis août 2008, galvanisé par l’arrêt, de facto, des exportations russes. Le prix du baril de cette variété de pétrole pour livraison en mai, le plus échangé à Londres, a encore gagné 6,92% sur la séance de vendredi. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a huit jours, le Brent a pris 21,9%.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril, a lui fait un bond de 7,43% vendredi, pour terminer à 115,68 dollars, une première depuis septembre 2008. «Tant que la guerre se poursuit, qu’il y a autant d’incertitude et la crainte de voir les barils russes retirés du marché, les prix vont rester élevés», a commenté Matt Smith, responsable de l’analyse pétrole chez Kpler. Selon plusieurs médias, la compagnie Shell a acheté vendredi une cargaison de 100.000 tonnes de brut russe avec une décote de 28,5 dollars le baril par rapport au prix de référence, du jamais vu.
«Il y a des cargaisons qui se traitent, en mer Noire, avec des rabais de 20 dollars (le baril) et qui ne trouvent pas preneur», a expliqué, mercredi, la PDG de la compagnie maritime de pétroliers International Seaways, Lois Zabrocky. Vendredi, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a indiqué que le gouvernement Biden étudiait les «options» possibles «pour réduire (la) consommation d’énergie russe» par les États-Unis. Elle a néanmoins prévenu que la Maison Blanche se préoccupait aussi de minimiser l’impact pour les consommateurs. Les prix à la pompe ne cessent d’augmenter aux États-Unis, et le prix du gallon (3,78 litres) d’essence ordinaire en Californie a franchi vendredi les 5 dollars pour la première fois.
«Il va falloir trouver ailleurs les barils que la Russie ne fournit plus», a expliqué Matt Smith. «Dans les semaines à venir, vous allez probablement voir des barils venus des États-Unis, d’Afrique ou du Moyen-Orient pour alimenter l’Europe», a-t-il anticipé, «si la situation n’évolue pas» en Ukraine.