Quand la télévision favorise le choix de ministres pour le gouvernement (Vidéo)
DIA-03 janvier 2020: Aujourd’hui, le CV et le relationnel ne suffisent plus pour désigner un responsable ou un ministre dans un gouvernement. La télévision est devenue le meilleur moyen pour le recrutement de certains membres du gouvernement et cela pour de nombreuses raisons. La télévision offre une meilleure analyse du personnage, de la personnalité et surtout de la compétence de la personne qui intéresse le gouvernement. La position politique et surtout nationaliste de la personne sont également très analysés en vue d’une nomination à un poste officiel. Ces personnalités avaient séduit par leur interventions télévisées et leurs charismes.
Le meilleur exemple, est le Premier ministre Abdelaziz Djerad qui est apparu à plusieurs reprises sur les télévisions et même la radio publique chaîne III, pour donner son aperçu sur la situation économique durant le Hirak. Bien sûr son passé de « banni » du système Bouteflika a énormément joué en sa faveur.
Mais certains ministres désignés dans le gouvernement doivent leurs nominations à leur excellente et convaincante intervention à la télévision.
C’est le cas notamment de Chems-Eddine Chitour, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui n’a pas cessé de passer dans les médias privés et publics pour donner son aperçu sur la situation économique et surtout énergétique du pays. Il faut dire aussi que ses publications dans le quotidien l’Expression lui ont valu avant un poste de Conseiller dans le cabinet du premier ministre Sellal.
Même constat pour Ferhat Aït Ali Braham: le nouveau ministre de l’Industrie et des Mines, qui avait été le premier a dénoncer l’échec de l’industrie du montage automobile.
De même pour pour Kamel Rezig le nouveau ministre du Commerce, qui était souvent l’invité des chaînes privées et publics pour dénoncer la mauvaise stratégie commerciale du pays.
Par ailleurs, Foued Chehat le nouveau ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et des montagnes, était également très présent sur les plateaux de télévision et la radio pour donner son avis sur la situation de l’agriculture algérienne.
Plus étonnant, la nomination de Nassim Diafat ministre délégué chargé des incubateurs, qui est apparu sur le plateau d’une émission de l’ENTV, après le hirak qui était venu pour parler du succès de l’ANSEJ et surtout critiquer la nomination de Bensalah et dénoncer la corruption.
Sur le plan politique, le passage de certaines personnalités à l’écran a séduit les décideurs qui l’ont placé dans le gouvernement c’est le cas notamment de trois femmes du gouvernement:
La députée du parti de Belaid Abdelaziz, Bessma Azouar qui a été nommée ministre des Relations avec le Parlement. La députée de Batna s’est illustrée depuis le début du Hirak par ses interventions audacieuses sur les plateaux de télévision, notamment la chaîne El Bilad. Elle a été surtout très remarquée après son intervention à l’APN quand elle a tiré à boulet rouges sur Ouyahia.
Même cas pour Kaoutar Krikou, cette avocate du bâtonnat de Constantine qui est devenue la nouvelle ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, qui était membre de la commission de surveillance des élections. Son passage sur la chaîne Ennahar Tv a été explosif et a démontré ses compétences de plaidoirie les causes justes.
Enfin la troisième femme qui s’est illustrée sur le petit écran et qui fait partie désormais du gouvernement est : Malika Bendouda la nouvelle ministre de la Culture. Cette docteur en philosophie s’est illustrée en animant une émission sur la chaîne El Djaziaria One « Filotalk ». La nouvelle ministre, inconnu dans le paysage médiatique et politique s’est illustrée avec cette émission comme une personnalité cultivée et forte.
Même cas pour le comédien, Bachir Youcef Sehairi, qui est devenu à la grande surprise secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie cinématographique. L’ex héros des films « Lotfi », « Benbadis » et du feuilleton « Ouled Halal », est une figure très connue dans le pays, même s’il passe rarement sur les plateaux télés.
Enfin, Amar Belhimer, l’ex directeur du quotidien « Demain l’Algérie » et fondateur de l’association des journalistes algérien (AJA) après 1988 et qui a atterri au poste de Ministre de la Communication était le porte parole de la commission de dialogue de Karim Younes. Il s’est illustré depuis sur les plateaux de télévision et même à la radio à donner son point de vue sans extrémisme et avec beaucoup de diplomatie sur la situation politique du pays et les révolutions arabes.
En définitive, la télévision a révélé beaucoup de futur ministres, qui ont usé de leur personnalité et leur charisme pour afficher leur compétences au grand jour.
Salim Bey