Tahar Rahim, le Zidane du cinéma français
DIA-04 avril 2021: Depuis quelques mois, la presse française n’a de yeux que pour le comédien Tahar Rahim. Depuis sa nomination pour les Golden Globes du cinéma américain, Il est devenu le chouchou des médias français. Dans sa Une du 14 février dernier, le grand magazine people « Paris Match », titrait photo en couverture, Tahar Rahim, le français qui épate Hollywood. Pourquoi ce regain des médias français pour ce comédien d’origine algérienne, qui n’a jamais été associé aux grandes productions françaises et qui a été presque enfermé dans des rôles de beur.
C’est justement pour fuir cette ghettoïsation que le comédien a décidé de chercher la gloire en Amérique, là où on valorise son talent pas ses origines.
Même s’il est né en France, Tahar Rahim a jalousement gardé son identité algérienne. Benjamin d’une fratrie de 10 enfants, il a grandi à Belfort, une commune en province française. Issu d’une famille modeste algérienne, originaire d’Oran (son père y était professeur, avant de devenir ouvrier en France), il passe son temps dans les salles de cinéma qu’il fréquente dès son adolescence. Après avoir passé deux ans en fac de sport puis de maths-informatique, il choisi de faire des études cinématographiques à l’Université Paul-Valéry de Montpellier.
Après ses études de cinéma, il participe à la série événement de Canal+, « la Commune », qui montre la montrée du djihadisme dans les banlieues .
Le créateur et scénariste de la série Abdel Raouf Dafri, un autre franco-algérien, le découvre et le propose dans le rôle principal dans le film de Jacques Audiard « Un prophète », où il joue le rôle de Malik un jeune prisonnier algérien qui doit faire le larbin pour les Corses pour survivre dans une prison haute sécurité. C’est la consécration! Il reçoit le prix du meilleur comédien européen 2009 et le prix Lumières du meilleur acteur en 2010 mais surtout le César du meilleur espoir masculin et celui du meilleur acteur lors de la 35e cérémonie des César le 27 février 2010. Ce second doublé pour un comédien oblige l’Académie des Césars à modifier le règlement l’année suivante afin d’interdire le cumul de nominations pour un même rôle dans différentes catégories.
Mais après cette reconnaissance du cinéma français, Tahar Rahim ne va pas multiplier les rôles dans le cinéma français, mais opte pour une participation dans des films internationaux: le péplum L’Aigle de la Neuvième Légion, réalisé par Kevin Macdonald. La même année, il interprète le rôle d’un jeune algérien durant la Seconde Guerre mondiale dans le film indépendant franco-marocain « Les Hommes libres » d’Ismaël Ferroukhi.
En 2013, il est dirigé par l’iranien Asghar Farhadi le drame multi-récompensé « Le Passé », participe à la romance sociale « Grand Central » de Rebecca Zlotowski.
Mais revient dans le cinéma français en 2014, et joue le rôle d’un portugais dans la comédie dramatique « Samba » d’Éric Toledano et Olivier Nakache ; puis il joue un cambrioleur bienveillant pour la comédie familiale « Le Père Noël » d’Alexandre Coffre. Enfin, il tient le premier rôle du film indépendant « The Cut » du réalisateur turc Fatih Akın.
En 2015, il joue dans le drame « Les Anarchistes », écrit et réalisé par Élie Wajeman et joue dans une série d’action britannique « Panthers » produite par Canal+.
L’année 2017 est marquée par la sortie de deux projets plus discrets : le drame fantastique Le Secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa et le film d’auteur Le Prix du succès de Teddy Lussi-Modeste.
En 2018, il tient le rôle principal (celui de l’agent du FBI Ali Soufan) dans la série américaine The Looming Tower, qui évoque les ratés de la communication entre la CIA et le FBI menant aux attentats du 11 septembre 200115. Il joue aussi dans le drame indépendant américain « Marie Madeleine de Garth Davis », où il incarne Judas. Enfin, il partage l’affiche de la romance indépendante « Joueurs » de Marie Monge.
En 2019, il fait partie du quatuor central du film indépendant américain « The Kindness of Strangers » de Lone Scherfig.
En 2020, il joue aux côtés de sa femme, Leïla Bekhti (également franco-algérienne, elle est originaire de l’Ouest de Sidi Belabbes) dans la première série de Damien Chazelle, « The Eddy ». Il tient aussi le rôle principal de Mohamedou Ould Slahi dans Désigné coupable (The Mauritanian) de Kevin Macdonald. Un rôle qui le consacre à Hollywood puisqu’il est nominé pour le Golden Globes de la meilleure interprétation.
L’acteur explose sa côte en incarnant le rôle principal dans une série américaine de Netflix, « Le Serpent », où il joue le rôle de Charles Sobhraj un tueur en série des années 1970.
Comme Zinedine Zidane dans le football, Tahar Rahim est devenu le chouchou des médias français, se rappelant de sa couleur bleu blanc beur.
Salim Bey
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