Tebboune prononce un discours d'apaisement : plusieurs revendications du Hirak satisfaites - DIA
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Tebboune prononce un discours d’apaisement : plusieurs revendications du Hirak satisfaites

DIA-19 février 2021:Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prononcé un discours à la nation à travers lequel il a privilégié l’apaisement et la réconciliation entre les Algériens. Un discours rassembleur qui intervient à la veille du 2e anniversaire du Hirak populaire, déclenché le 22 février 2019.

En ce sens, le Président Tebboune aura satisfait plusieurs revendications émanant du mouvement populaire Hirak, ce qui consolidera davantage la cohésion et l’unité nationale.

Grâce présidentielle pour les détenus du Hirak

La première mesure prononcée par le chef de l’Etat consiste en la grâce présidentielle des détenus d’opinion et du Hirak. En tout, ils sont une centaine à bénéficier de cette grâce entre ceux qui sont définitivement jugés et ceux dont le jugement n’est pas encore prononcé.

Le président de la République a ainsi prononcé une grâce présidentielle en faveur d’une trentaine de détenus dont le jugement a été déjà rendu par la justice, en sus d’une soixantaine d’autres dont le jugement n’a pas été encore rendu de manière définitive.

Il s’agit de personnes interpellées lors des manifestations du Hirak, a précisé le Président Tebboune, dans un discours adressé à la nation, signalant que la grâce intervient à la veille du 2eme anniversaire du Hirak populaire, déclenché le 22 février 2019.

Les concernés par cette grâce présidentielle rejoindront leurs domiciles respectifs « dès cette nuit ou demain, vendredi », a affirmé le Président Tebboune.

Dissolution de l’APN et organisation d’élections législatives anticipées

Le Président Tebboune a annoncé la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) et l’organisation d’élections législatives anticipées.

« J’ai décidé de dissoudre l’APN dans sa composante actuelle. Nous allons passer, de suite, à des élections où l’argent, sale ou pas, n’aura point de place, des élections qui ouvriront leurs portes aux jeunes », pour que cette catégorie « ait son poids politique » à même de lui permettre d’accéder aux institutions élues, a déclaré le président Tebboune.

« L’Etat œuvrera à aider ces jeunes, notamment pour mener leurs campagnes électorales dont nous prendrons en charge une grande partie », a-t-il ajouté.

De cette manière, poursuit le Président Tebboune, « nous aurons opéré un changement en injectant du sang neuf dans les organes de l’Etat et le parlement qui sera le porte-voix du peuple ».

Le Président Tebboune a tenu à réaffirmer que « le Parlement sera élu et le contrôle sera assuré par l’Instance indépendante avec des prérogatives qui ne permettent pas aux présidents d’APC et aux walis (…), ni même au président de la République de s’immiscer. Nous ferons en sorte que nos institutions ne suscitent aucune suspicion », a-t-il affirmé.

La dissolution de l’APN intervient conformément aux dispositions de l’article 151 de la Constitution qui stipule que « Le Président du Conseil de la nation, le Président de l’Assemblée populaire nationale, le Président de la Cour constitutionnelle et le Premier ministre ou le chef du gouvernement, selon le cas, consultés, le président de la République peut décider de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale ou d’élections législatives anticipées. Dans les deux cas, les élections législatives ont lieu dans un délai maximal de trois (3) mois. Dans le cas où ces élections ne peuvent être organisées dans les délais prévus en raison d’une impossibilité quelconque, ce délai peut être prorogé d’une durée maximale de trois (3) mois après avis de la Cour constitutionnelle ».

Remaniement ministériel dans les prochaines 48 heures

Le gouvernement de Abdelaziz Djerad devrait subir de profonds changements puisque le Président de la République a annoncé un remaniement ministériel qui touchera dans les prochaines 48 heures certains secteurs ayant enregistré « des lacunes ».

Le Président Tebboune a affirmé avoir « pris connaissance des critiques dûment faites par les citoyens », concernant les performances de « certains secteurs ministériels », affirmant qu' »un remaniement ministériel sera opéré et annoncé dans les prochaines 48 heures », lequel touchera « les secteurs ayant enregistré, à notre sens et du point de vue des citoyens, des lacunes en termes de règlement des problèmes ».

Le chef de l’Etat avait déjà fait part de sa non satisfaction quant au bilan de plusieurs ministres de l’actuel gouvernement. A l’évidence les ministres qui font la risée des Algériens pour avoir failli à leur mission ont déjà fait leurs valises et seront éjectés du gouvernement. Ces ministres sont nombreux !

Dans le même sillage, le Président Tebboune a affirmé que le changement radical passait  par un changement débouchant sur des institutions, « indiscutablement reconnues et admises », comme revendiqué par le Hirak béni.

« Nous avons mené la bataille du changement des textes et des institutions, comme la revendiqué le Hirak béni et authentique du 22 février 2019 », a indiqué le Président Tebboune dans un discours à la Nation, ajoutant que le changement radical « ne peut être concrétisé qu’à travers des nouvelles lois et institutions ».

« Lorsque les comportements et les mentalités changent, nous parviendrons à des institutions, indiscutablement reconnues et admises, et c’est là l’un des objectifs du Hirak beni », a-t-il souligné.

Rappelant le dernier amendement constitutionnel, le Président de la République a déclaré « nous avons commencé par l’amendement de la Constitution dans laquelle nous avons inclus toutes les revendications du Hirak », ajoutant que la nouvelle Constitution « consacre la liberté absolue, tant individuellement que collectivement »

Accorder un rôle « actif » à la société civile

Le Président de la République a réitéré son engagement à accorder un rôle « actif » à la société civile.

« Nous avons introduit dans la nouvelle Constitution toutes les revendications du Hirak populaire béni en matière de libertés individuelles et collectives, et donné la parole à la société civile pour qu’elle soit efficace », a déclaré le Président Tebboune dans un discours adressé à la Nation.

« Nous continuerons dans ce sens pour faire entendre la voix de la société civile de manière à ce qu’elle devienne une partie de l’Etat », a-t-il affirmé.

Le Président Tebboune a rappelé, dans ce contexte, que la société civile était « marginalisée lors des années précédentes et était appelée à faire preuve d’allégeance uniquement ».

IRG: 6,5 millions de salariés ont bénéficié de l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA

Le chef de l’Etat a indique que l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 de DA de l’Impôt sur le revenu global (IRG) a bénéficié à quelque 6,5 millions de citoyens.

« L’engagement que j’avais pris lors de ma campagne électorale d’éxonérer les salaires inférieurs à 30.000 DA a été concrétisé au profit de quelque 6,5 millions de citoyens », a déclaré M. Tebboune.

Il a ajouté que cette mesure, prise dans le cadre des nombreux chantiers ouverts depuis le début de son mandat « en faveur des faibles classes sociales, a été appliquée malgré les difficultés financières, suite à la baisse des cours du pétrole et de la crise sanitaire mondiale ».

Evoquant le relèvement du Salaire national minimum garanti (SNMG) de 18 000 à 20 000, le Président Tebboune a expliqué que cette décision traduisait sa pleine conscience de « la souffrance » des faibles revenus et de la nécessité d’une meilleure prise en charge sociale d’Algériens « en difficulté depuis de nombreuses années ».

Il a assuré, dans ce contexte, que « l’Etat continuera à prendre en charge les enfants de l’Algérie et à lutter contre l’argent sale découlant de la surfacturation pour l’investissement à l’étranger.

Amir Hani

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