Un doc sur les juifs d’Algérie sous le régime de Vichy diffusé sur ARTE (Vidéo)
DIA-21 janvier 2022: Le sujet des juifs d’Algérie, qui avait été relancé par le candidat Eric Zemmour a fait l’objet d’un documentaire intéressant, riche en archives filmées inédites, en témoignages d’histoires d’origine juif à l’image de « Benjamin Stora »: « L’Algérie sous Vichy » diffusé sur Arte.tv du le 16 janvier dernier. Ce documentaire, réalisé par un juif pied noir Stéphane Benhamou est inspiré par le livre de l’ex Conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, L’Année des dupes. Alger 1943 (Fayard, 2019) qui dévoile un épisode et complexe de l’histoire des juifs d’Algérie.
Le doc très bien documenté revient sur la période entre l’été 1940 et l’été 1943, les juifs et les musulmans d’Algérie ont vécu les discriminations et les persécutions du régime Vichy à la fois farouchement antisémite et partisan d’un empire colonial autoritaire.
En abrogeant, dès octobre 1940, le décret Crémieux, qui avait accordé aux juifs d’Algérie la citoyenneté française en 1870, les autorités tentent à la fois d’écarter les 130 000 « israélites », comme on disait alors, présents en Algérie, mais aussi de faire comprendre aux 7 millions de musulmans (90 % de la population) qu’ils ne devaient plus espérer obtenir cette citoyenneté française.
« Toute l’extrême droite française et de nombreux Européens d’Algérie militaient depuis toujours pour l’abrogation du décret », rappelle l’historien Benjamin Stora, le plus important spécialiste sur la question qui raconte l’histoire de son grand-père, juif d’Algérie, dont tous les biens ont été spoliés à l’image de sa salle de cinéma Stora.
De fait, en perdant la nationalité et en redevenant « indigènes », les juifs perdent le droit d’exercer dans la fonction publique, l’armée, la presse, le cinéma, ainsi que leurs biens, et leurs enfants sont privés de scolarité, ce qui provoquera des traumatismes encore palpables chez les témoins, enfants à l’époque, interrogés face caméra.
Malgré ses efforts pour diviser juifs et musulmans, le régime autoritaire en place à Alger n’y parvient pas. « En ôtant leurs droits aux juifs, vous n’accordez aux musulmans aucun droit nouveau. L’égalité que vous venez de réaliser entre juifs et musulmans est une égalité par le bas », déclare, en mars 1941, Messali Hadj, leader du courant indépendantiste.
Même après le débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord, en novembre 1942, l’idéologie pétainiste continuant à régner, le général Henri Giraud, rival de De Gaulle soutenu par les Etats-Unis, n’a aucunement l’intention de redonner leur citoyenneté aux juifs. Ce n’est qu’en octobre 1943 que le décret Crémieux sera rétabli par De Gaule, en catimini.
Amir Hani
Mellah hocine
C’est ainsi que l’histoire commence à se récrire au grand dam des gouvernants qui ont tout fait pour la détourner de son cours d’origine. Plusieurs étapes de cette colonisation française en Algérie ont été détournées , c’est ainsi que les relations franco-algériennes demeurent dans un climat douteux qui ne cesse de s’installer.
Tant que les choses de dette colonisation ne sont pas étalées , clairement, sur la table , il en restera une relation soufflant le chaud et le froid.
Cette reticence à dévoiler toute la vérité sert certains cercles qui l’exploitent à des fins personnelles, mais tôt ou tard les masques vont tomber.