Après la fin de mission des députés de « l’argent sale », le Président Tebboune légiférera par ordonnance
DIA- 19 février 2021: En décidant de dissoudre l’Assemblée populaire nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, met fin à la mission des députés qui ont été « élus » en 2017 par le système des quotas ou en achetant leurs place au sein de l’APN. Une décision qui vient satisfaire une des revendications du Hirak dans la mesure où l’APN fait partie des résidus de l’ancien Pouvoir.
Des scandales avaient éclaté concernant l’argent sale ou ce qui est appelé la « chkara », utilisé par des députés pour acheter leur siège à l’APN. A cet effet, l’ancien député FLN, Baha Eddine Tliba avait dénoncé l’ancien secrétaire général du même parti, Djamel Ould Abes et ses enfants qui marchandaient les places de députation à l’APN.
Même Ahmed Ouyahia, au temps où il était secrétaire général du RND, avait dénoncé les députés qui achetaient leurs places à l’APN. En ce sens, le Président Tebboune a préféré ne pas soumettre la nouvelle loi électorale à l’APN, dont des députés ont été mal élus.
La dissolution de l’APN signifie aussi la levée de l’immunité parlementaire aux députés, dont certains avaient abusé de ce statut pour se lancer dans des affaires et un business douteux. A présent, tous les députés qui traient des casseroles derrière eux ne sont plus protégés par la fameuse immunité parlementaire et seront ainsi poursuivis en justice.
La dissolution de l’APN signifie aussi que le président de la République va légiférer par ordonnance durant cette période. Ainsi, la nouvelle loi électorale ne sera pas soumise à l’APN, mais sera directement promulguée sur ordonnance du chef de l’Etat.
Les élections législatives devraient ainsi intervenir dans trois mois, au plus tard le mois de juin prochain. Il faut de ce fait attendre que la loi électorale, élaborée par la Commission Laraba, soit finalisée pour que le Président la promulgue au journal officiel. Par la suite, le chef de l’Etat procèdera à la convocation du corps électoral. Tout compte fait, les élections législatives devraient intervenir en juin prochain.
Amir Hani