Rémy Julienne, le maître de la cascade au cinéma est mort du Covid-19 à 90 ans - DIA
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Rémy Julienne, le maître de la cascade au cinéma est mort du Covid-19 à 90 ans

DIA-22 janvier 2021: Le casse-cou français du cinéma, régleur des cascades spectaculaires de six James Bond, Rémy Julienne s’est éteint après avoir lutté plus de quinze jours contre le virus.

«C’est un très grand cascadeur qui a fait beaucoup… beaucoup pour le cinéma.» Cet éloge a son prix et il a été prononcé par Jean-Paul Belmondo en personne avec qui il aura travaillé pas moins de quatorze fois. L’ancien champion de moto-cross Rémy Julienne, régleur et concepteur de cascades depuis Fantômas en 1964 où il a fourbi ses premières armes de Daredevil de la pellicule, s’est éteint ce jeudi à l’âge de 90 ans. Sa compagne, Justine, vient d’en informer Le Figaro.

Avec près de 1400 scènes spectaculaires réalisées en plus d’un demi-siècle de carrière, ce stakhanoviste du risque «calculé» comme il aimait à le rappeler, a distillé sa science des effets spéciaux avec les plus grands réalisateurs et les plus grands acteurs. La liste est aussi longue qu’impressionnante : Georges Lautner, bien sûr, qui se débrouillait toujours pour placer une voltige automobile dans ses scénarios afin de donner une couleur de film d’action à ses comédies. Mais aussi le gratin du cinéma hexagonal et international comme Dino Risi, Alberto Lattuada, Sydney Pollack (Bobby Deerfield avec Al Pacino !), Jean-Jacques Annaud, Jacques Deray, Gérard Oury, Henri Verneuil, Jean Girault, François Truffaut (La Nuit américaine), Costa-Gavras, Roman Polanski…

De Gil Delamare à James Bond

Né le 17 avril 1930 à Cepoy, près de Montargis dans le Loiret, Rémy Julienne ressent dès ses plus jeunes années une attirance et un goût irrésistible pour ce qu’il appellera «ses pitreries». La moto devient sa première passion : «J’ai commencé à faire mes premiers tours à 12 ans en piquant la 100 cc Peugeot que mon père avait cachée dans le grenier, sous l’Occupation.» Le virus de la vitesse et du risque est pris. En 1957, il devient champion de France de moto-cross.

Quelques années plus tard, il fait une rencontre décisive. Gil Delamare, un cinéaste trompe-la-mort, mentor de l’intrépide Bébel dans L’Homme de Rio, qui l’engage pour quelques scènes d’action dans Fantômas. Le courant passe entre ces deux risque-tout. Et en 1966, Delamare confie à Julienne la responsabilité des cascades mécaniques dans La Grande Vadrouille.

Mais un cruel destin va les séparer. Gil Delamare meurt lors du tournage du film Le Saint prend l’affût. Les producteurs et les réalisateurs demandent à Julienne s’il se sent capable de prendre la suite de son maître et ami. Malgré la tristesse, sa réponse, un peu folle, sera positive.

La carrière internationale de Rémy Julienne prend son envol lorsqu’il est sollicité par le cinéaste britannique Peter Collinson en 1969 pour tourner les scènes d’action de L’Or se barre (The Italian Job). Le film constituera un véritable tremplin pour le cascadeur. Les prouesses avec les Mini Cooper resteront mémorables.
Suivront de nombreuses collaborations internationales (Dino Risi, Alberto Lattuada, Terence Young, Sydney Pollack, Sergio Leone, Ron Howard) et évidemment les six James Bond (Rien que pour vos yeux – qui lui a valu un award en 1981 – Octopussy, Dangereusement vôtre, Tuer n’est pas jouer, Permis de tuer et GoldenEye).

Son ingéniosité mise au service du mythique 007 lui vaut sa plus belle récompense. En 1981, Hollywood honore son talent. Il reçoit l’Award du meilleur concepteur de cascades décerné par la Motion Picture Hall of Fame pour son travail sur le tournage de Rien que pour vos yeux. Et Roger Moore, qui lui portait une grande estime, adoubera cette reconnaissance méritée du plus élogieux des compliments : «Sans Rémy Julienne, James bond n’aurait pas existé.»

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